Village d’enfants en détresse de Draria : Des mères SOS au service des enfants orphelins

10/03/2022 mis à jour: 09:42
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Le village des mères SOS de Draria / Photo : D. R.

Un village composé de maisons similaires à celles de la vie réelle, où les enfants orphelins évoluent dans un environnement sociale sain et favorable à leur épanouissement.

Bahia, une éducatrice au village SOS de Draria, offre à ses 8 enfants «adoptifs» une vie de famille, en les comblant d’une affection débordante qui manque tant aux enfants abandonnés. «Mama Bahia», comme aiment à l’appeler «ses enfants», est une quinquagénaire célibataire qui remplace au Village la mère biologique de 3 garçons et 5 filles, regroupés en famille, l’aîné âgé de 16 et la plus jeune Malak d’à peine 11 mois.

En dépit de la disponibilité des moyens matériels dans ce Village d’enfants en détresse, la mission de cette mère-SOS n’est pas de tout repos, étant similaire à la «noble» mission «d’une mère normale», dont le souci majeur est d’assurer le bien-être de ses enfants.

La mission de Bahia qui se lève chaque jour à 6h ne se limite pas aux tâches ménagères quotidiennes, car elle participe également à l’éducation de ses enfants et les aide dans leurs études.

Après que les scolarisés prennent le chemin des établissements scolaires, Bahia commence à s’occuper des enfants non scolarisés (les moins de 6 ans), car elle préfère les avoir à ses côtés au lieu d’aller à la crèche, en particulier la fille Malak, qu’elle considère, a-t-elle dit, parmi ses priorités au vu de la prise en charge qu’il faut apporter à cette petite fille. Malak inspire à la maman Bahia «l’espoir et la tristesse» à la fois, surtout quand la petite fille sourit pendant qu’elle boit le lait de son biberon, alors qu’elle est allongée dans le giron de la mère Bahia.

Celle-ci nous a raconté l’histoire de ce biberon, et ses larmes ont presque mouillé sa chemise, à cause de l’attachement de Malak à cet objet que Bahia avait trouvé dans le sac apporté par la mère biologique de la petite fille.

Pour Bahia, s’occuper de Malak et du reste des enfants est une «bénédiction» et une source de bonheur, surtout quand elle les voit grandir et réussir, notamment la réussite scolaire et l’excellence, qu’elle considère comme sa principale «motivation» pour continuer son travail au point de ne plus pouvoir vivre sans eux. Bahia dit ne plus aimer l’approche de son congé, malgré son amour et son attachement aux membres de sa famille, en particulier ses parents.

Le soir, la maison se transforme en ruche, ainsi vous voyez des enfants partout dans la maison, certains sont dans la cuisine près de la mère Bahia attendant le dîner et les autres sont occupés à faire leurs devoirs, ce qui fait que Bahia joue chaque soir le rôle de l’enseignante malgré son modeste niveau d’instruction.

En effet, ses efforts pour accompagner les élèves dans l’accomplissement de leurs devoirs en communiquant constamment avec les enseignants leur ont permis d’obtenir des notes remarquables, en particulier Meriem, qui ne se contente que des premières places, c’est pourquoi l’éducatrice aspire à ce que Meriem devienne une grande pédiatre.

Bahia qui se dit chanceuse de contribuer à l’éducation d’enfants abandonnés en collaboration avec les responsables, a salué les efforts déployés par l’Etat afin d’offrir les meilleures conditions à cette catégorie.

Elle a également loué le rôle «positif» de la société civile et des sympathisants avec cette enfance, en partageant avec eux les moments de joie lors des occasions religieuses et nationales.

A ce propos, Bahia a indiqué qu’elle était très heureuse en voyant le comptable Réda qu’elle avait éduqué, il y a des années, notamment lorsqu’il l’appelle par «El-hadja», tout en qualifiant les enfants de «frères», émettant le vœu de voir Réda se marier. 

Entre «maman» et «El hadja», a laissé l’éducatrice Bahia au milieu de ses enfants savourer les plaisirs de la maternité, et récolter les fruits de son dévouement à son métier. 

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