Mégastar de la pop mais aussi actrice, Lady Gaga a fait l’événement mercredi à Venise avec la présentation officielle en soirée en compétition de la suite de Joker, Lion d’or il y a cinq ans.
Celle qui a fait sensation en ouverture des JO de Paris en juillet en chantant Mon truc en plumes sur les bords de Seine fait un retour fracassant sur les tapis rouges pour le long métrage le plus attendu de cette 81e édition du festival, Joker : Folie à deux (sortie en France le 2 octobre).
Sombre et provocateur, subvertissant les codes du film de super-héros, le premier volet, centré sur les origines du meilleur ennemi de Batman, avait remporté le Lion d’or en 2019 et valu ensuite un Oscar du meilleur acteur à Joaquin Phoenix.
Le prix à Venise pour un film issu de l’univers de DC Comics avait étonné. La barre est donc d’autant plus haute pour convaincre le jury présidé par Isabelle Huppert de récompenser cette suite, qui devrait avoir des aspects de comédie musicale, genre très en vogue ces derniers mois, de Barbie à Emilia Perez de Jacques Audiard. Dans ce nouvel opus, toujours réalisée par Todd Phillips, l’acteur grimé en clown est rejoint par la chanteuse, qui a percé sur grand écran dans A Star is born, film de Bradley Cooper centré sur la figure d’une star de la chanson, après des petits rôles ici ou là.
Elle a ensuite interprété la «veuve noire» de l’héritier de la marque de luxe Gucci dans House of Gucci de Ridley Scott, un film qui n’a pas convaincu mais où elle tenait son rang aux côtés d’Adam Driver, adoptant un accent italien un peu outré.
L’attente est donc forte pour Joker: Folie à deux, où l’interprète du hit Bad Romance enfile le costume d’Harley Quinn, la compagne et partenaire de crime du Joker, personnage interprété au cinéma par Margot Robbie dans Suicide Squad notamment.
Dans la mythologie de l’univers de Gotham City, le personnage au costume d’arlequin à carreaux noirs et rouges est une psychiatre qui noue une relation avec le Joker, interné dans l’asile d’Arkham, et devient sa comparse. Lady Gaga pourrait donner encore plus de noirceur au rôle, dans la foulée d’un premier volet qui avait rapporté plus de un milliard de dollars mais suscité des critiques sur sa violence quasi nihiliste.
Le film, où l’on peut voir des foules s’inspirer du Joker pour s’attaquer aux riches et aux puissants, était vu par d’autres comme une critique du fossé de richesse aux Etats-Unis, sur fond de victoire du populisme. Une mise en abyme d’autant plus saisissante que le film était sorti en pleine présidence Trump. Nul doute que la présentation du deuxième film, en pleine campagne électorale américaine, ne laissera pas les observateurs indifférents.