Venezuela : Un ancien candidat à la présidentielle s’exile en Espagne

09/09/2024 mis à jour: 00:25
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Le candidat de l’opposition vénézuélienne à la présidentielle de juillet, Edmundo González Urrutia, est arrivé hier en Espagne où il a demandé l’asile, a annoncé le ministère espagnol des Affaires étrangères dans un communiqué, rapporte l’AFP. 

Après un mois de clandestinité dans son pays, plongé dans une crise profonde, Edmundo González Urrutia a dû fuir pour «préserver sa liberté et sa vie», a déclaré la cheffe de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, sur X. «Sa vie était en danger, et la multiplication des menaces, des convocations, des mandats d’arrêt dont il a fait l’objet montre que le régime n’a aucun scrupule ni aucune limite dans son obsession de le faire taire et de tenter de le briser», a écrit Mme Machado sur X. 

Elle a assuré que González Urrutia se «battra de l’extérieur avec la diaspora». «Je continuerai à le faire ici», a-t-elle ajouté. González Urrutia, qui contestait la réélection du président Nicolas Maduro le 28 juillet, a quitté le Venezuela après avoir ignoré trois convocations successives devant les procureurs, faisant valoir que sa comparution aurait pu lui coûter sa liberté.


Il a «demandé à bénéficier du droit d’asile», a déclaré le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albaresa, à la télévision nationale . «Le gouvernement va naturellement le (...) lui accorder». Il a précisé avoir parlé avec M. González Urrutia alors qu’il se trouvait dans l’avion qui l’emmenait vers l’Espagne, ajoutant que l’opposant vénézuélien allait «bien». L’Espagne, a-t-il dit, réitère «l’exigence que soient présentés les procès-verbaux» des bureaux de vote lors de l’élection présidentielle et «qu’ils puissent être vérifiés». 

L’Espagne «ne va reconnaître aucune soi-disant victoire» de N. Maduro si ces conditions ne sont pas remplies, a-t-il averti.  L’opposant vénézuélien était visé, depuis le 3 septembre, par un mandat d’arrêt pour ne pas s’être présenté à trois convocations du parquet pour «désobéissance aux lois», «conspiration», «usurpation de fonctions» et «sabotage», alors que l’opposition et de nombreux observateurs considèrent la justice aux ordres du pouvoir. 

Le pays latino-américain est plongé dans une crise politique depuis le scrutin qui a vu officiellement Nicolas Maduro reconduit pour un troisième mandat de six ans, une victoire contestée par l’opposition. Les autorités vénézuéliennes ont annoncé samedi avoir délivré un sauf-conduit à l’opposant «dans l’intérêt de la paix» dans le pays. «Après s’être réfugié volontairement à l’ambassade d’Espagne à Caracas il y a quelques jours, il a demandé l’asile politique au gouvernement espagnol», a écrit la vice-présidente Delcy Rodriguez sur les réseaux sociaux. «Le Venezuela a accordé les sauf-conduits nécessaires dans l’intérêt de la paix et de la tranquillité politique du pays», a-t-elle affirmé. Ancien ambassadeur, Gonzàlez Urrutia, 75 ans, a accepté de remplacer au pied levé comme candidat la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible. Le procureur général Tarek William Saab a annoncé qu’il ferait une déclaration. Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique. Une telle attaque informatique est jugée peu crédible par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact.

 Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, Gonzàlez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix. Les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et plusieurs pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de N. Maduro. 
 

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