La Chine a indiqué cette semaine avoir lancé à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) une nouvelle procédure contre les subventions accordées par le plan vert du président Joe Biden au secteur américain des véhicules électriques, l’accusant de concurrence déloyale.
La deuxième économie mondiale avait ouvert le différend auprès de l’OMC en mars, mais devant l’échec de négociations avec Washington, elle a demandé à l’organisation la «création d’un groupe d’experts» sur le sujet, a annoncé dans un communiqué le ministère chinois du Commerce.
Les Etats-Unis ont annoncé en 2022 un programme d’aides massives (Inflation Reduction Act, IRA) pour soutenir les entreprises du secteur de la transition énergétique et les voitures électriques fabriquées sur le sol américain.
Sous l’impulsion de Joe Biden, Washington tentait alors de réagir aux subventions de Pékin à son industrie et de lancer sa propre stratégie verte. Cette loi américaine «établit comme condition préalable à l’obtention de subventions que les produits viennent de régions spécifiques, telles que les Etats-Unis et exclut les produits venus de Chine», a déploré le ministère chinois du Commerce.
«Peu importe comment on essaie d’emballer et d’embellir cette loi, cela ne peut changer la nature discriminatoire, protectionniste et contraire aux règles de l’OMC des subventions prévues par ce texte», a-t-il souligné.
Ce différend à l’OMC survient alors que Pékin et Washington s’affrontent déjà sur une série de questions commerciales, notamment les droits de douane, les technologies de pointe ou encore le réseau social TikTok. «Nous exhortons une fois de plus les Etats-Unis à respecter les règles de l’OMC et à cesser d’abuser de politiques industrielles pour saper la coopération internationale en matière de changement climatique», a souligné lundi le ministère chinois du Commerce.
Déterminés à freiner la progression chinoise dans le secteur, les Etats-Unis avaient déjà annoncé en mai le quadruplement des droits de douane sur les véhicules électriques chinois importés, la concurrence économique avec la Chine étant au cœur de la campagne présidentielle américaine.
De son côté, l’Union européenne (UE) a imposé début juillet à titre conservatoire jusqu’à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de voitures électriques chinoises, dont les prix sont jugés par Bruxelles artificiellement bas du fait de subventions d’Etat.