Le makhzen et ses relais politico-médiatiques ont attrapé une maladie contagieuse nommée «algérophobie» qui semble incurable. A chaque fois que la cause sahraouie marque des points au plan diplomatique et sur le terrain militaire, les réseaux sociaux marocains, relayant leur appareil diplomatique et les instructions des officines du royaume, s’enflamment et se mettent en ordre de bataille, pour descendre en flammes l’Algérie et ses institutions. Même le passé révolutionnaire de l’Algérie, à l’image de la polémique sur les crânes des résistants algériens restitués par la France à l’Algérie, n’échappe pas à la curée quotidienne de cette nuée de youtubeurs qui ont envahi la Toile pour dénigrer, ternir l’image du pays. Depuis la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, rejetée par l’opinion marocaine, à travers des manifestations imposantes, les réseaux sociaux du royaume, actionnés par le makhzen, ont redoublé de férocité contre l’Algérie pour détourner l’attention du peuple marocain sur la trahison du siècle de leurs dirigeants, mais aussi sur le front social en ébullition, menaçant de plonger le pays dans le chaos. Pour la première fois de l’histoire du pays, l’horizon de la monarchie alaouite apparaît de plus en plus assombri, pour ne pas dire obstrué. Par les difficultés économiques internes, nourries par un déficit budgétaire structurel, le coût exorbitant de la guerre coloniale menée au Sahara occidental et financée sur le dos du contribuable marocain, au détriment des projets de développement socioéconomiques du pays. Economiquement, le pays est quasiment éligible au recours au FMI (Fonds monétaire international ) avec les difficultés éprouvées pour financer son budget de fonctionnement et d’équipement dans le cadre de la loi de finances pour l’année 2023. Il est symptomatique qu’aujourd’hui, plus qu’hier, où la contestation avait des lignes rouges à respecter, pour ne viser que le gouvernement, de constater que ce «deal» autour de la sacralité du royaume et la personne du roi et de sa famille imposé par la terreur, est rompu. Les slogans appelant au démantèlement de la monarchie et à l’instauration d’un régime républicain ont fait leur apparition dans les manifestations publiques qui se propagent comme une traînée de poudre, malgré la peur et les représailles exercées sur la population. Voilà donc les véritables raisons qui expliquent cette paranoïa collective qui s’est emparée des réseaux sociaux apparentés au makhzen pour déverser, sans modération, leur fiel sur l’Algérie ! La preuve, la congratulation chaleureuse entre Macron et Tebboune à la Cop 27 à Charm El Cheikh a soulevé de la part du makhzen la plus grande irritation. Les réseaux sociaux marocains n'y sont pas allées avec le dos de la cuillière pour railler la rencontre entre les deux chefs d'Etat…
Le festival du rire de Rabat
Il y en a d’autres, à l’évidence, liées celle-là, à la politique interne à l’Algérie, ses positions historiques et de principes de soutien à la cause sahraouie, comme elle l’a fait, par le passé, pour toutes les causes justes dans le monde, son redéploiement diplomatique et économique en Afrique, dans le monde arabe, en Amérique latine et en Asie. Des espaces géopolitiques où le Maroc est de plus en plus contrarié dans ses plans stratégiques par la présence de l’Algérie, devenue pour le makhzen, l’ennemi à abattre en travaillant à son isolement sur le plan régional, continental et international, en intégrant des regroupements régionaux , comme la Cédéao avec un seul objectif en tête : contrer les desseins de l’Algérie. C’est l’objectif visé par le megaprojet du gazoduc signé entre le Nigeria et le Maroc impliquant les pays africains qui ont une façade sur l’Atlantique et qui est destiné à approvisionner l’Europe en gaz. Un projet qui vient, tout le monde l’aura compris, en concurrence, voire plus, avec l’ambition clairement affichée de faire échec au projet de gazoduc algéro-nigérian qui est à un stade avancé des études. Ceci pour dire que la campagne hystérique des médias et des réseaux sociaux marocains contre l’Algérie n’est pas un banal fait de société, un simple exutoire à mettre sur le compte d’un chauvinisme exacerbé découlant d’un conditionnement éhonté des foules où la haine de l’Algérie et de l’Algérien est érigée en constante nationale. Elle tient clairement d’une politique assumée de l’Etat marocain, du makhzen, qui suscite et donne sa bénédiction à tous les gaz à effet de serre qui se dégage de la littérature nauséabonde déversée, via les réseaux sociaux. Le décor est ainsi planté sur les motivations réelles de la tragi-comédie marocaine qui trouve asile, même dans les instances des organisations internationales, à l’ONU, où sévit le sulfureux représentant marocain Omar Hilal qui brille comme son nom ne l’indique pas, par ses oukases sur l’Algérie, conçus de bric et de broc qui tiennent, tout bonnement, du délirium dans sa forme inquiétante.
Délirium !
Pour ceux qui auraient raté ce festival du rire marocain qui sévit sur la Toile, nous offrons à nos lecteurs et lectrices quelques ragots et «analyses» recueilli sur certaines chaînes youtube marocaines ces derniers jours, et présentés sous le sceau du scoop, voire du «top secret» pour faire le buzz, mais surtout alimenter en fake news, l’entreprise de diabolisation de l’Algérie. Un exemple : En guise d’analyse sur les enjeux planétaires des travaux de la cop27 qui se déroulent à Charm El Cheikh, les chaînes youtube marocaines n’ont pas trouvé mieux pour éclairer leurs followers que de s'appesantir sur certaines images du sommet relevant des «à-côtés» de l’événement autour desquelles on a échafaudé des intrigues politiques, des pseudo-événements qui n’existent que dans leur imaginaire. C’est le cas, autre autres, de cette info-intox qui évoque le retour au pays du président Tebboune de nuit, comme dans une histoire tirée d’un thriller, au milieu du Sommet sur le climat, pour exprimer son mécontentement aux dirigeants des pays du Golfe pour avoir consenti à faire le déplacement de Charm Al Cheikh alors qu’ils s’étaient excusés, quelques jours plus tôt, de ne pouvoir prendre part au Sommet d’Alger. Le travail de sape du Sommet arabe d’Alger se poursuit de la part de nos voisins de l’Ouest qui n’ont pas encore fait leur deuil, par rapport aux résultats auxquels a abouti ce sommet. Manifestement, on cherche , par ce genre de raccourcis, bien inspirés, de brouiller les relations entre l’Algérie et les capitales arabes qui n’ont pas été représentées à un haut niveau au Sommet arabe d’Alger. Autre thèse qui a fait les gorges chaudes des réseaux sociaux ces dernières heures, en relation avec l’événement climatique mondial de Charm Al Cheikh : il paraîtrait que le président Tebboune a caché aux Algériens qu’il a consommé, durant son séjour en Egypte… de la «bastila marocaine» préparée pour les invités de la COP27 par un traiteur… marocain devenu un héros national. Et alors ? Ce crime de lèse-majesté agité par les réseaux sociaux marocains mérite d’entrer au Guiness de la meilleure blague de l’année. Des niaiseries du genre, les réseaux sociaux marocains ont en fait leur spécialité, un «zéligue», bien national, celui-là. Et il y en encore de plus belles ! Comme cette «information» livrée, pince-sans-rire sur une chaîne youtube marocaine et présentée, par l’influenceur de service, sur un ton grave, comme étant une fuite «top secret» et qui concerne une prétendue réunion «très secrète» qui se serait tenue à Alger entre le général-major Mediène, le général-major Mehena Djebbar et plusieurs officiers supérieurs des services pour échafauder un plan pour contrer la percée marocaine en Afrique .
Pour rester dans l’actualité internationale et dans le registre de l’absurde, et de la vilenie, il ne faudrait pas s’étonner que l’Algérie soit désignée du doigt par les réseaux sociaux marocains comme étant responsable du réchauffement climatique et de planifier la destruction de la planète !