Usine de céramique SARL ETER Algérie de Guelma : Les travailleurs réclament 28 mois de salaires impayés

20/08/2024 mis à jour: 09:53
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Photo : D. R.

Les travailleurs de l’usine de céramique, SARL ETER Algérie (Ex-ECVE) de la ville de Guelma sont revenus à la charge, dimanche matin 18 août, en observant un mouvement de protestation devant la porte de leurs usines.

Ils revendiquent 28 mois de salaires impayés et l’ouverture d’une enquête qui fera toute la lumière sur les tenants et aboutissants de la banqueroute que subit cette usine depuis sa cession en 2007. 
«Nous sommes 25 travailleurs, dans le désarrois, sans salaire depuis 28 mois.

Nous avons saisi par écrit toutes les instances habilitées de la wilaya de Guelma, notamment l’inspection du travail, le cabinet du wali, la justice et les élus. Mais rien n’a été concrétisé par l’octroi de nos droits légitimes, malgré certaines décisions de la justice en notre faveur», a déclaré le représentant des travailleurs affiliés à l’UGTA, dossier dûment signé remis à El Watan.

Et d’expliquer : «Nous saisissons, aujourd’hui, notre centrale syndicale pour les motifs évoqués, en mettant en exergue l’historique de nos déboires en l’occurrence des demandes d’intervention auprès de la direction de l’industrie, l’union locale de l’UGTA à Guelma, le médiateur de la République à Guelma et les parlementaires de la wilaya.

Ces démarches, pour faire valoir nos droits, nous ont conduits à des réunions avec Mme le wali, ainsi que son chef de cabinet, le 10 et le 30 juin dernier.» Et de conclure : «Cette dernière médiation de Mme la wali a permis la convocation du gérant de l’usine, lequel s’est engagé à verser les salaires des travailleurs dans les plus brefs délais.

Mais rien n’a été fait à ce jour.» En effet, la situation, qui prévaut à l’usine de céramique de Guelma, n’est pas nouvelle puisque les problèmes de versement des salaires aux travailleurs ainsi que les cotisations dues à la Cnas sont restés sujettes à des retards et accumulations des pénalités.

La médiation de l’inspection du travail n’a finalement pas conduit à des procès verbaux (PV) de conciliation, mais a introduit sur PV de non conciliation voire des actions en justice pour inciter l’administration de l’usine à verser les dus.

Ainsi, comme l’a rapporté El Watan dans de précédentes éditions, les saisies du matériel par huissiers sur injonction de la justice et vente aux enchères publique, ont conduit à un démantèlement pure et simple des outilles de production de l’usine.

Mais pour le moment, les derniers travailleurs de ce complexe réclament en plus des 28 mois de salaires, le règlement des cotisations, auprès de la CNAS. L’octroi des primes de carrière et primes d’expérience professionnelle et autres indemnités, comme le stipule une missive destinée au gérant de l’unité, en date 05 août dernier.

Cette usine, jadis fleuron incontesté de la fabrication de vaisselles et briques réfractaires en Algérie et un leader en Afrique, n’est plus qu’un lugubre complexe vide de plusieurs hectares. La demande d’enquête émise par les travailleurs «est de facto fondée».

Comment expliquer cet acharnement à réduire à néant cette usine ? «Alors que le kaolin, qui n’est autre que la matière première indispensable à la fabrication de la céramique fine, est disponible en quantité industrielle sur la mine de Djebel Debbagh, située à une vingtaine de kilomètres du complexe, rien que ça !»                            

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