Le site préhistorique de Tell es-Sultan, près de la ville de Jéricho en Cisjordanie occupée, a été inscrit dimanche sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, a annoncé l’organisation onusienne. L’inscription a été validée à Ryad lors de la 45e session du Comité du patrimoine mondial.
«Le bien proposé pour inscription est le site archéologique préhistorique de Tell es-Sultan, situé à l’extérieur du site antique de Jéricho», a déclaré Ernesto Ottone, sous-directeur général pour la Culture à l’Unesco, lors d’une session. Le site a été inscrit à l’issue d’une candidature de trois ans «au cours de laquelle aucun Etat partie n’a soulevé d’objection», a-t-il ajouté. Israël, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, a quitté l’Unesco en 2019, l’accusant de partialité, mais a envoyé une délégation à Ryad.
L’inscription de ce site a été critiquée par Israël, le ministère des Affaires étrangères considérant cet acte «comme un nouveau signe de l’utilisation cynique que les Palestiniens font de l’Unesco et de la politisation de l’organisation», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Israël agira avec ses nombreux amis au sein de l’organisation pour modifier les décisions erronées qui ont été prises», est-il ajouté.
C’est «une question de grande importance et une preuve de l’authenticité et de l’histoire du peuple palestinien», s’est de son côté réjoui le président palestinien Mahmoud Abbas dans un communiqué, promettant que les autorités palestiniennes «continueraient à préserver ce site unique pour toute l’humanité».
L’inscription montre que ce site «fait partie intégrante du patrimoine palestinien, diversifié et d’une valeur humaine exceptionnelle», s’est félicitée dans un communiqué la ministre palestinienne du Tourisme, Rula Maaya, présente à Ryad. Le site «mérite» son inscription compte tenu de son «importante en tant que plus ancienne ville fortifiée du monde», a-t-elle ajouté.
Tell es-Sultan, antérieur aux pyramides égyptiennes, est un monticule de forme ovale dans la vallée du Jourdain, renfermant des dépôts préhistoriques témoignant d’une activité humaine. «Une colonie permanente s’est établie ici entre le 9e et le 8e millénaire avant J.-C. en raison du sol fertile de l’oasis et de l’accès facile à l’eau», selon l’Unesco.