Malgré les changements opérés par la hiérarchie, aucun résultat concret n’a permis d’endiguer la crise. La situation de l’ENAD reflète les défis structurels que rencontrent de nombreuses entreprises publiques.
De nombreuses entreprises publiques en difficulté financière traversent des crises structurelles qui entravent leur redressement, et ce, malgré le soutien de l’Etat. Les exemples sont légion. L’Entreprise nationale des détergents (ENAD) de la wilaya de Bouira en est un cas édifiant. Autrefois fleuron de l’industrie nationale, l’Enad est aujourd’hui confrontée à des défis économiques et sociaux de grande ampleur.
La pénurie de matières premières, conjuguée à une gestion financière fragile et à des décisions hasardeuses, a entraîné une chute drastique de la production, menaçant ainsi l’entreprise et les emplois de centaines de travailleurs. Le manque de matières premières, les créances impayées, la contrefaçon, les retards de salaires et la dégradation des infrastructures plongent l’entreprise dans une crise aux multiples facettes.
La pénurie de matières premières paralyse la production, impacte les conditions de travail des employés et fragilise l’avenir de l’ENAD. Selon une source proche de la direction, la filiale Sidet, l’une des unités principales, voit sa production journalière chuter à des niveaux alarmants, ne dépassant parfois pas les 200 boîtes.
Autrefois en activité continue, les chaînes de production sont désormais à l’arrêt ou fonctionnent de manière sporadique, mettant en péril la stabilité économique de l’entreprise et l’avenir des emplois. Cette crise d’approvisionnement a des répercussions directes sur les finances de l’ENAD. Sans un flux constant de matières premières, l’entreprise est incapable de répondre à la demande ni de générer des revenus suffisants pour couvrir ses frais.
Les tentatives pour assurer de nouvelles sources d’approvisionnement sont entravées par des obstacles logistiques et financiers, laissant les stocks au plus bas et exacerbant la crise. Les difficultés financières affectent également les salaires des employés, souvent versés en retard.
Faute de liquidités, ces retards plongent les travailleurs dans une précarité accrue et compliquent leur quotidien. En outre, le manque de ressources pour entretenir les installations et équipements aggrave les conditions de travail. Les machines vétustes et sujettes aux pannes perturbent la production et exposent les travailleurs à des risques supplémentaires, rendant la situation encore plus difficile. Malgré les changements opérés par la hiérarchie, aucun résultat concret n’a permis d’endiguer la crise.
La situation de l’ENAD reflète les défis structurels que rencontrent de nombreuses entreprises publiques. La nécessité de solutions durables pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières, recouvrer les créances et lutter contre la contrefaçon devient plus urgente que jamais.
Modèle de l’industrie nationale par le passé, l’ENAD se trouve aujourd’hui au bord du gouffre, et seule une intervention rapide pourrait encore sauver ce qui fut autrefois un pilier de l’économie nationale. Sans un plan de redressement ambitieux, le risque de faillite reste imminent.