Un mois après le drame de l’explosion spectaculaire survenu dans un immeuble de deux étages situé à la cité 5 Juillet, à la périphérie ouest de la ville de Bordj Bou Arréridj, causant, rappelons-le, 10 morts, 16 blessés et d’énormes dégâts matériels collatéraux sur les constructions immédiates, répandues sur des dizaines de mètres à la ronde, les sinistrés ne sont pas près d’oublier le traumatisme qu’ils ont subi.
Nous sommes revenus sur les lieux de la catastrophe pour savoir où en sont la prise en charge des sinistrés et les travaux de réhabilitation des immeubles endommagés.
Les stigmates et le paysage de désolation, témoins de la violence de la déflagration, sont toujours là, avec un sentiment d’être «laissés pour compte» pour les riverains touchés. Ces derniers se disent «prisonniers» du rapport d’expertise des services du Contrôle technique des constructions (CTC) qui tarde à tomber, les empêchant ainsi de bénéficier d’une aide qui leur permettra d’entamer les travaux de restauration.
Or, lors de leur déplacement sur place au lendemain de l’explosion, survenue le jeudi 7 avril dernier, pour constater l’étendue des dégâts, les autorités de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, et sur instruction du ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, qui était présent sur les lieux, ont promis aux sinistrés de prendre en charge tous les cas, et ce, dès que le rapport de la commission du CTC sera rendu, pour pouvoir procéder à l’évaluation du degré d’endommagement de chaque construction.
«Les aides arrivent au compte-gouttes. Comme vous pouvez le constater, les travaux tournent au ralenti, dont une partie est financée par les pouvoirs publics. Mais en réalité, la majeure partie des travaux, nous la payons de notre poche et nous en sommes, moi et mes trois frères, à occupant un étage chacun, à une centaine de millions de centimes de dépenses sur des matériaux de construction et des travaux. Nous avons perdu des meubles, des fenêtres, des murs, des bijoux, des articles électroménagers», a déclaré, à El Watan, un riverain dépité.
«La victime ayant perdu dix membres de sa famille a été relogée et sa maison, complètement rasée, est en ruine ; son voisin se débrouille comme il peut pour héberger sa famille en l’éparpillant, un peu plus loin de Bordj Bou Arréridj, chez des parents, et l’autre, je ne sais où il est, peut-être en France ou dans une résidence secondaire quelque part», a-t-il ajouté.
En revanche, les autres victimes des habitations avoisinantes, les moins touchées par la catastrophe, sont «correctement» prises en charge, à en croire la direction de l’action sociale (DAS) qui «ne ménage aucun effort pour apporter de l’aide sur les plans psychologique et matériel pour les familles, parfois en se déplaçant dans l’école et le collège de la cité pour approvisionner les élèves en fournitures scolaires et à domicile chez les familles traumatisées pour apporter un peu de chaleur et d’empathie et effacer un tant soit peu le traumatisme psychologique». En attendant le rapport d’expertise du CTC, permettant d’évaluer les dégâts et, par conséquent, attribuer les aides pour que les familles retrouvent un semblant de vie normale, les sinistrés prennent leur mal en patience et espèrent que les promesses des responsables seront tenues.
Concernant l’enquête menée par les services compétents pour cerner les causes et les circonstances de cette explosion, rien n’a été rapporté à ce jour, si ce n’est quelques bribes d’informations disant qu’elle est toujours en cours et que le procureur de la République décidera de la tenue d’une conférence de presse en temps opportun pour en informer l’opinion publique.
Toutefois et contrairement à l’explosion survenue le 1er février dernier à Aïn Oulmane, dans la wilaya de Sétif, ayant causé 8 morts et 14 blessés, les choses ont vraiment tardé.