Un ministre coréen destitué après la bousculade mortelle d'Halloween à Séoul

08/02/2023 mis à jour: 22:05
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Le Parlement sud-coréen a voté mercredi 8 février en faveur de la destitution du ministre de l'Intérieur du pays à la suite de la bousculade de Séoul qui a fait plus de 150 morts lors de la fête d'Halloween.

Le ministre de l'Intérieur, Lee Sang-min, a été poussé à la démission après avoir fait l'objet de vives critiques pour sa gestion de la catastrophe du 29 octobre 2022, au cours de laquelle de nombreux jeunes fêtards, principalement des femmes âgées d'une vingtaine d'années, ont été tués dans le quartier cosmopolite d'Itaewon.

Défaillances massives

Lee Sang-min sera suspendu de ses fonctions officielles à la suite de la motion de destitution --adoptée par 179 voix contre 109 au Parlement contrôlé par l'opposition-- jusqu'à ce que la Cour constitutionnelle se prononce sur la question. La motion pointe qu'en dépit de sa responsabilité en tant que ministre de l'Intérieur, Lee Sang-min a «omis de prendre des mesures de prévention des crises lors d'événements impliquant de grandes foules».

Le vote parlementaire fait suite à une enquête spéciale de plusieurs mois qui s'est achevée en janvier et a conclu qu'il y avait eu des défaillances massives en matière de planification et d'intervention, sans toutefois blâmer aucun haut responsable du gouvernement ou de la police nationale.

Selon la motion parlementaire, la réponse immédiate de Lee Sang-min à la dramatique bousculade a contribué au déploiement tardif et mal coordonné des services d'urgence. La motion critique également son affirmation, formulée immédiatement après la catastrophe, selon laquelle le déploiement d'un plus grand nombre de pompiers et de policiers n'aurait pas permis de l'éviter. Lee Sang-Min a ensuite présenté ses excuses pour cette remarque.

«Non seulement il n'a pas rempli le rôle que lui confère la Constitution, mais il a également violé l'intégrité fondamentale exigée des hauts fonctionnaires par ses remarques inappropriées», peut-on lire dans la motion de destitution. Le bureau du président Yoon Suk-yeol, qui a vigoureusement défendu la gestion de la catastrophe par M. Lee, a rejeté la motion, affirmant qu'il s'agirait d'un «épisode honteux de l'histoire parlementaire». La présidente de l'époque, Park Geun-hye, a été destituée en 2017, mais le pays n'a jamais pris une telle mesure contre un ministre auparavant.

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