Un incident sans précédent a eu lieu récemment au Maroc lors d’un défilé royal, lorsqu'un jeune homme, Moncef Al Yaacoubi, a lancé un cocktail Molotov en direction du cortège du roi Mohammed VI. Cet acte, survenu lors des festivités à Rabat entourant un discours du roi, a brièvement enflammé la route que le cortège traversait quelques secondes plus tard. Bien que l’incident n’ait pas interrompu la délégation, il a suscité des réactions limitées de la part des médias marocains, et les autorités ont rapidement attribué l'attaque à des troubles psychologiques de l’agresseur.
Moncef Al Yaacoubi, âgé de 25 ans et originaire de Kénitra, a été déclaré « fou » par le parquet, minimisant ainsi la gravité de l'acte en le présentant comme non prémédité. Les autorités marocaines ont insisté sur les antécédents de troubles mentaux de l’individu, aggravés par la consommation de drogue. Al Yaacoubi, qui prétend être un descendant du prophète Jacob, a été hospitalisé à Salé, près de Rabat.
Cet incident survient dans un contexte difficile pour le Maroc, marqué par des problèmes économiques, une crise de succession autour du roi Mohammed VI, et une jeunesse en proie au désespoir. Le pays est confronté à une montée des inégalités, un chômage élevé, notamment chez les jeunes, et un système éducatif et de santé en déclin. Selon un récent rapport du Baromètre arabe, 55 % des jeunes Marocains souhaitent émigrer, illustrant une désillusion croissante face à la situation économique et sociale du pays. Le phénomène des « nini » — jeunes qui ne travaillent ni ne sont scolarisés — continue de croître, représentant 25 % des jeunes Marocains âgés de 15 à 24 ans.
Cet incident met en lumière les tensions internes au Maroc, où la situation politique et économique semble de plus en plus instable, malgré les tentatives du gouvernement de maintenir une image de stabilité.