La découverte d’un foyer de diphtérie, à Tamanrasset, parmi des enfants étrangers venus des pays frontaliers, suscite beaucoup d’inquiétude chez les professionnels de la santé dans la région, surtout que l’information s’est répandue cette semaine comme une traînée de poudre.
Plus d’une vingtaine de cas suspects a été enregistré dans la ville de Tamanrasset et dans celle de Tin Zaouatine, à la frontière algéro-malienne, dont au moins 11 ont été confirmés par l’Institut Pasteur, durant la semaine écoulée. Cette infection respiratoire est très dangereuse, dans la mesure où elle attaque le système nerveux central, la gorge et d’autres organes et peut même entraîner la mort par asphyxie. Elle est provoquée par une bactérie productrice d’une toxine, qui se transmet (de 2 à 5 jours d’incubation) par le biais de sécrétions rhinopharyngées ou de plaies cutanées et très rarement par des objets souillés par des sécrétions de malades. Tous les cas enregistrés à ce jour, sont des enfants non vaccinés.
Aucune campagne de sensibilisation sur cette infection contagieuse, à déclaration obligatoire, qui est pour l’instant circonscrit à deux régions seulement, n’a été lancée. Toutes nos démarches auprès des autorités sanitaires locales n’ont pu aboutir.
Le ministère de la Santé n’a, pour sa part, pas encore réagi pour anticiper sur une probable propagation à travers des mesures de protection et de prévention contre cette maladie dangereuse, surtout qu’en raison de la saison chaude, un flux important de familles du nord du Mali et du Niger se déplace vers Tamanrasset, dont le climat est plus clément en cette période de l’année.
Au début de cette année, faut-il le rappeler, le Niger a déclaré, aux instances sanitaires internationales, 281 cas de diphtérie et 19 décès. Au nord du Mali et durant la même période, de fortes rumeurs sur de nombreux cas de cette infection ont circulé et de manière persistante, mais en raison de la situation sécuritaire, aucune enquête officielle n’a été faite.
En Algérie, faut-il le rappeler, la vaccination contre la diphtérie (avec celle contre le tétanos) est obligatoire. Chez le nouveau-né, elle est faite en deux étapes. La première à 2 mois, la seconde à 4 mois, avant le rappel à 11 mois. Après 18 ans, et tous les dix ans, une autre vaccination est également obligatoire.