Un avocat grièvement blessé à Alger : Le diktat des «parkingueurs» se poursuit

10/08/2023 mis à jour: 02:34
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(Dessin : le Hic )

La grave agression dont a été victime Me Faycal Khaldi, devant le parc de loisirs de Mohammadia, à Alger, suscite des réactions sur la Toile. Son récit sur les circonstances de cet acte, accompagné de sa photo, montant son visage tuméfié et ensanglanté, a choqué. 

L’avocat était avec les membres de sa famille dans sa voiture, lorsqu’il a été abordé par un jeune «parkingueur», qui lui exigeait de payer le «droit de stationnement», ce que l’homme de loi a refusé de faire, étant donné qu’il était garé dans un espace public. S’en est suivie une altercation verbale, avant qu’un groupe de jeunes ne vienne à la rescousse du «parkingueur». L’avocat alors reçoit plusieurs coups au visage et sa voiture est endommagée. Publiée sur les réseaux sociaux, son histoire est largement relayée par ses confrères qui immédiatement ont lancé une campagne appelant les autorités à «sévir». 
 

Plus de 5000 parkingueurs arrêtés

L’avocat aurait pu perdre la vie à cause des traumatismes qu’il a subis, mais combien d’autres victimes ont succombé à leurs blessures parce qu’elles ont refusé le diktat des jeunes qui se sont approprié les espaces publics, à l’intérieur des cités où l’espace parking est réservé aux résidents, mais aussi aux alentours des plages, des marchés, des centres commerciaux, etc. 

Agissant en bandes organisées, les parkingueurs s’auto-approprient la voie publique et imposent par la menace des armes blanches «une taxe» de stationnement qui va de 50 à 100 DA et peut atteindre 200 DA, notamment aux alentours des plages ou des centres de loisirs durant la période estivale. Le durcissement des peines en matière d’exploitation des espaces publics n’ont pas fait reculer les «parkingueurs». 
 

En effet, depuis 2021, l’article 386 bis introduit dans le code pénal imposant des «peines allant de 6 mois à 2 ans d’emprisonnement et une amende allant de 25 000 DA à 200 000 DA, ou de l’une de ces deux peines, contre toute personne, qui exploite, à titre onéreux et sans autorisation de l’autorité administrative compétente, une voie publique ou une partie d’une voie publique ou un espace public ou privé à titre de parking pour véhicules». 

Au vu de la loi, le détournement de la voie publique pour en faire des parkings illégaux est considéré comme une activité interdite. Malheureusement, les parkings sauvages pullulent partout dans les grandes villes. Entre 2016 à 2021, plus de 5000 «parkingueurs» ont été arrêtés par les services de police. 

A Alger, où le phénomène des agressions des automobilistes mais aussi les batailles rangées entre groupes de «parkingueurs» autour du contrôle des aires de stationnement, ont pris de l’ampleur, des opérations de chasse ont été menées avec grand bruit, alors que le projet de loi pour le durcissement des peines était en discussion à la fin de l’année 2021. Le fléau n’a pas pour autant reculé. 

Les agressions se comptent par centaines, chaque jour. Au moins, une dizaine d’automobilistes ont fait l’objet de graves blessures avec arme blanche, ayant conduit pour certains d’entre eux à la mort. Le cas de ce jeune automobiliste qui a reçu plusieurs coups de couteau, assénés par un parkingueur, pour cause de refus de paiement du stationnement, a suscité l’émoi au sein de la cité. 

Aujourd’hui, l’avocat Fayçal Khaldi a eu la chance de s’en sortir vivant des coups de barre des parkingueurs ; cependant combien d’autres victimes devrait-on compter pour mettre un terme au diktat des «parkingueurs» ?
 

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