Le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont inauguré, hier au Caire, le forum UE-Egypte sur l’investissement.
L’emploi, la croissance économique, les énergies vertes et renouvelables» sont les principaux sujets à l’agenda du forum, a affirmé le président égyptien lors du discours d’inauguration de cette conférence qui a pour but, selon lui, «de permettre aux entreprises européennes de bénéficier d’opportunités d’investissement en Egypte».
L’Union européenne (UE) et l’Egypte ont signé en mars un «partenariat stratégique» pour 7,4 milliards d’euros, notamment dans les domaines de l’énergie et de la migration. Pour l’Egypte, qui traverse actuellement la pire crise économique de son histoire, cet afflux de fonds – qui s’étalera jusqu’à fin 2027 – représente une véritable bouffée d’oxygène. «Aujourd’hui nous signons (la première tranche de ce partenariat) d’un montant de 1 milliard d’euros» en aide macrofinancière, a déclaré Mme Von der Leyen.
La Commission précise dans un communiqué hier que le volet macrofinancier représente «la large majorité du soutien financier de l’UE à l’Egypte, pour un total de 5 milliards de dollars», sur les 7,4 milliards annoncés en mars. L’assistance macrofinancière (AMF) est une aide que l’UE fournit à des pays voisins faisant face à de graves problèmes de balance des paiements, en complément d’une aide du Fonds monétaire international (FMI).
La patronne de la Commission européenne a aussi annoncé travailler à «augmenter les investissements européens en Egypte d’1,8 milliard d’euros» ainsi que la signature de «plus de 20 contrats et accords par des entreprises européennes pour un montant de plus de 40 milliards d’euros».
L’Egypte veut «devenir un pôle d’énergie propre», a-t-elle ajouté, alors que Le Caire ambitionne de devenir un des principaux exportateurs d’hydrogène vert, cette énergie produite via l’électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable. L’Egypte mise également sur son gaz naturel pour obtenir des revenus en devises étrangères quand l’UE cherche à trouver des alternatives au gaz russe sur fond de guerre en Ukraine.
Les ONG sont vent debout contre le volet migratoire du partenariat UE-Egypte, qui, alertait alors Human Rights Watch, vise à «arrêter les migrants, ignorer les abus».
Mme von der Leyen a rappelé que la stabilité de l’Egypte «est essentielle pour toute la région» sur fond de guerre à Ghaza et au Soudan et d’instabilité chronique en Libye, tous frontaliers du plus peuplé des pays arabes. «Le versement de 7,4 milliards d’euros par l’UE à l’Egypte doit dépendre de réformes sur le terrain des droits humains», a appelé mercredi Amnesty International dans un communiqué.