Tunisie : Trois candidats à la présidentielle retenus

03/09/2024 mis à jour: 10:53
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Photo : D. R.

L’autorité électorale en Tunisie a décidé hier de ne retenir que trois candidats à la présidentielle du 6 octobre, parmi lesquels le président sortant Kaïs Saïed, et d’exclure trois autres postulants qui ont été réadmis par le Tribunal administratif la semaine dernière.

«Le Tribunal administratif n’a pas communiqué officiellement ses décisions (à l’autorité électorale) dans le délai prévu de 48 heures comme le prévoit la loi», a annoncé le chef de l’Instance supérieure indépendante pour les élections  (Isie), Farouk Bouasker, cité par l’AFP, pour justifier l’exclusion de trois autres candidats. La liste annoncée le 10 août «est définitive et non sujette à un quelconque recours», a ajouté F. Bouasker, dans une déclaration retransmise à la télévision nationale.

Mis à part le Président sortant, les deux autres candidats sont Zouhair Maghzaoui, un ancien député de la gauche panarabe, et Ayachi Zammel, un industriel peu connu, chef d’un petit parti libéral. Ce dernier a été interpellé hier à l’aube pour des soupçons de faux parrainages dans son dossier de candidature, a indiqué un membre de son équipe de campagne. 

La semaine passée, le Tribunal administratif réuni en appel avait accepté, à la surprise générale, les recours de trois candidats, considérés comme des concurrents sérieux du président Kaïs Saïed. Celui-ci, élu démocratiquement en 2019, est accusé de dérive autoritaire depuis un coup de force le 25 juillet 2021, lors duquel il s’est octroyé les pleins pouvoirs.

Les candidats réadmis par le Tribunal étaient Abdellatif Mekki, un ancien dirigeant du mouvement islamo-conservateur Ennadha, Mondher Zenaïdi, un ancien ministre du régime Ben Ali, et Imed Daïmi, un conseiller de l’ex-président Moncef Marzouki, également proche d’Ennadha.

Samedi, 26 ONG tunisiennes et internationales et près de 200 personnalités, parmi lesquelles de nombreux juristes, ont appelé, dans une pétition, l’Isie à respecter les décisions du Tribunal administratif, en soulignant qu’elles sont «exécutoires et ne pouvaient être contestées».

Leur pétition, signée notamment par Legal Agenda et la Ligue tunisienne des droits de l’homme, exhortait l’Isie à «éviter toute pratique pouvant porter atteinte à la transparence et à l’intégrité du processus électoral». Rim Mahjoub, un responsable du parti social-libéral Afek Tounes, qui participait hier à une manifestation d’une cinquantaine de personnes devant l’Isie, a jugé «regrettable» qu’une «institution de l’Etat ne respecte pas les décisions du Tribunal admnistratif». 

«Quel message cela (l’ISIE) envoie au citoyen ordinaire ?» Pour Houssem Hami, coordinateur de la coalition de citoyens Soumoud (centre-gauche), avec les trois candidats retenus, «l’élection deviendra une pure formalité». 
 

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