Tunisie : L’OMCT dénonce une «violence institutionnelle quotidienne» contre les migrants

19/12/2023 mis à jour: 19:00
AFP
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Des gardes-frontières libyens près de migrants d'origine africaine qui auraient été abandonnés par les autorités tunisiennes, après leur arrivée dans une zone inhabitée près d'Al-Assah, le 30 juillet 2023 AFP/Archives Mahmud Turkia

«Des arrestations arbitraires», «déplacements forcés» et «expulsions illégales» vers les frontières avec Libye et Algérie, les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie subissent «une violence institutionnelle quotidienne», a dénoncé, dans un rapport publié, hier, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), basée à Genève, citée par l’AFP. 

L’étude de 58 pages, qui cite des témoignages directs et d’ONG partenaires, pointe du doigt «la responsabilité» des autorités tunisiennes dans «les violations commises sur le territoire, y compris les zones frontalières». Elle note que le pays est sous «la pression continue de l’Europe pour réduire la migration irrégulière en Méditerranée». 

Selon l’OMCT, les «violations des droits humains» ont déjà connu «une intensification progressive», après un discours en février du président Kais Saied dénonçant l’arrivée en Tunisie de «hordes de migrants clandestins». Mais selon l’ONG, «un changement profond au niveau institutionnel» s’est opéré cet été, caractérisé «par des expulsions illégales et forcées» de personnes de leurs logements, «des déplacements forcés et la mise en place de lieux de privation de liberté», ainsi que des «déportations et expulsions» vers la Libye et l’Algérie, devenues «plus structurées» et «régulières» depuis septembre. 

En juillet, après la mort d’un Tunisien lors d’une rixe avec des ressortissants d’Afrique sub-saharienne à Sfax (centre-est), «des centaines d’entre eux ont été arrêtés dans cette métropole épicentre des départs clandestins vers l’Europe.»

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