En Syrie, des archéologues ont découvert des restes humains au fond d’un trou. Tout semble indiquer qu’une scène de crime vieille de 3.000 ans a été découverte.
Le plus ancien des «cold case». En 2008, une équipe d’archéologues a mis au jour en Syrie deux squelettes sous une maison. La position dans laquelle ces squelettes ont été retrouvés ainsi que l’analyse des ossements laissent à penser que deux personnes ont pu être victimes d’un meurtre à cet endroit, trois mille ans auparavant. Cette étrange découverte, dont Sciences et avenir se fait l’écho, a été rapportée en décembre par la revue The Ancient Near East Today.
C’est en fouillant le sol d’une maison ancienne que les archéologues ont fait la «macabre» découverte. En creusant dans le sol, ils ont trouvé une cavité aménagée dans la terre, avec à l’intérieur deux squelettes. Mais les chercheurs en sont tout de suite convaincus, il ne s’agit pas d’une tombe ordinaire : «Le silo paraissait avoir été réutilisé comme une tombe improvisée et surtout désorganisée», détaille une archéologue. Cette dernière indique que «le premier squelette avait le haut du corps sur le dos, les bras écartés et pratiquement pliés en deux, tandis que ses jambes étaient au-dessus de son torse, de sorte que ses pieds arrivaient au-dessus de sa tête». Le second squelette est lui «placé sur le côté, bras et jambes écartés» et semble avoir été «jeté sur le premier».
Un double meurtre très violent ?
Tout laisse donc à penser que les deux corps n’ont pas été inhumés comme il se doit mais visiblement jetés, en même temps, à cet endroit. Et l’analyse des ossements, très biens conservés, va permettre de déduire qu’une scène de crime a visiblement été découverte, environ trois mille ans après les faits. Le premier squelette est celui d’un homme âgé d’une vingtaine d’années au moment de sa mort. Des traces de lame ont été relevées sur plusieurs parties des ossements, laissant à penser que la malheureuse victime a été poignardée. Le second squelette appartient à une personne qui avait entre 20 et 29 ans. Son bras gauche est cassé et sa main gauche n’a plus de phalanges, laissant penser à une mutilation. L’absence d’»arme du crime» dans la fosse tend à prouver qu’il y a bien eu l’intervention d’un tiers.
Les archéologues ont peut-être mis au jour un crime dont personne n’aurait eu connaissance à l’époque et pour lequel jamais justice ne sera rendue. À en croire les textes de loi mésopotamiens de l’époque (environ 2.000 avant J.-C), l’assassin a peut-être échappé à la peine capitale. Selon l’une des archéologues, un homme en ayant tué un autre «était tué à son tour».