Trois ans après le coup d’état en Birmanie : L’ONU qualifie la situation de «cauchemar sans fin»

02/03/2024 mis à jour: 14:32
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Trois ans après le coup d’Etat qui a placé une junte militaire au pouvoir, la situation en Birmanie est «un  cauchemar sans fin» pour la population. C’est ce qu’a déclaré, hier, le Haut commissaire des Nations unies aux droits humains, selon l’AFP. 

La junte écrase toute forme de dissidence avec une «insupportable cruauté» et dans une totale impunité, a accusé Volker Türk, appelant le Conseil des droits humains de l’ONU à agir, et les pays du monde à tenter de prévenir de nouvelles atrocités. «La situation des droits humains en Birmanie est devenue un cauchemar sans fin, loin des regards de la politique mondiale», a-t-il affirmé, alors que le Conseil discute de ce pays. «Le conflit armé est de pire en pire et s’étend maintenant à la quasi-totalité du pays.

 Trois ans sous la direction de l’armée ont infligé et continuent à infliger, des niveaux insupportables de souffrance et de cruauté pour les habitants de la Birmanie», a-t-il ajouté. La junte réprime la moindre opposition «avec un total abus de pouvoir», tandis que la situation économique empire continuellement, a-t-il aussi pointé. La junte est arrivée au pouvoir en février 2021 par un coup d’Etat qui a chassé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi, mettant fin à une parenthèse de 10 ans d’expérience de démocratie et plongeant le pays dans la violence.
 

Outre les militants pro-démocratie, la junte combat également plusieurs groupes armés ethniques. Selon des sources crédibles, plus de 4 600 civils, dont plus d’un millier de femmes et enfants, ont été tués par l’armée depuis février 2021, a noté V. Türk, ajoutant que «le bilan réel (était) très probablement plus élevé». Toujours selon ces sources, environ 400 civils, dont 113 femmes, ont été soit brûlés vifs, soit brûlés après avoir été exécutés. 

La violence s’est intensifiée depuis octobre dernier, lorsque des groupes armés ethniques ont lancé une série d’attaques coordonnées, à laquelle l’armée  a répondu avec force, n’hésitant pas à bombarder des bourgs ou des villes. «Depuis trois ans, des gens en Birmanie ont tout sacrifié pour maintenir l’espoir d’un avenir meilleur», a observé V. Türk. «Ils ont besoin que la communauté internationale tout entière les soutienne».

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