Les PDG des entreprises portuaires d’Alger et de Annaba ont été démis de leurs fonctions par le ministre des Transports, Mohamed El Habib Zahana. Selon des sources portuaires, les raisons de cette décision sont liées directement à la mauvaise gestion de deux ports qui figurent parmi les plus importants du pays.
«Un conseil d’administration sera organisé aujourd’hui mardi, pour entériner la décision du ministre des Transports et éventuellement la désignation des intérimaires qui assureront la continuité jusqu’aux nouvelles nominations», a indiqué une source proche du ministère de tutelle. Si le port d’Alger a enregistré un programme d’investissement de six milliards de dinars en 2024, le mécontentement du ministre est affiché à chaque occasion. A l’EPAN Annaba, la situation est pire. En effet, un important retard est constaté dans le lancement des travaux de réhabilitation des quais 3 et 4 au niveau du port de la ville.
Annoncée pour le 1er novembre 2023 par l’Entreprise portuaire de Annaba (EPAN), cette opération n’a pas été lancée sept mois après. Parallèlement, les engins lourds qui transportent les différentes marchandises n’accèdent plus au port à travers les quais mais par la voie publique pour éviter de les dégrader davantage.
Datant de la période coloniale, le port de Annaba ne répond plus aux normes. Premier en Algérie en matière d’exportation hors hydrocarbures et 5e en termes de conteneurs, le port de Annaba a perdu de sa superbe. Depuis plusieurs mois, au moins deux de ses cinq quais sont hors service. En plusieurs endroits, les quais n'ont pas été restaurés, risquant de s'effondrer. Impatients, ses clients ont été récupérés par d’autres ports commerciaux concurrents. Ce qui lui a coûté un manque à gagner de plusieurs milliards en 2023.
La première mesure est préventive. La Direction des travaux publics (DTP) de la wilaya de Annaba a ordonné la désaffectation temporaire de toute la zone en question.
Il s’agit des quais 3 et 4 côté sud qui, inexploités, ont paralysé pratiquement toute la partie nord du port. Aussi, seuls les camions transportant le blé sont autorisés à circuler au niveau de cette zone.