Transport ferroviaire à Bouira : L’urgence d’un plan de modernisation

01/06/2023 mis à jour: 01:17
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Le projet de double voie ferrée électrifiée n’est pas encore débloqué.

Les problèmes de maintenance persistent sur le réseau ferroviaire de la région de Bouira où surviennent parfois des déraillements de trains en raison de l’ensablement des voies. Alors que des travaux ont été confiés dans le passé à des entreprises sous-traitantes en charge de l’entretien des différentes sections ferroviaires, la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) a été obligée de résilier les contrats en raison des contraintes financières. 

En effet, aucune opération d’entretien n’a été effectuée et ce, depuis l’année 2019, sur tout le tracé notamment celui du centre du pays, a-t-on précisé de sources bien informées. L’absence des campagnes de maintenance et de suivi du réseau ferroviaire exposent les trains aux différents dangers. «Nous n’avons plus les moyens pour faire face à ces situations d’autant plus que le réseau est ancien et surtout vétuste», a confié un cadre de la SNTF requérant l’anonymat. 

Le tracé de la voie ferrée allant d’Alger à l’est du pays avait été réalisé il y a plus d’un siècle. Depuis, les nouvelles infrastructures n’ont pas suivi. Sa modernisation et son extension constituent pourtant une priorité pour le gouvernement. L’impact de ce secteur sur la vie du citoyen et de l’économie nationale a suscité un intérêt particulier des pouvoirs publics en le classant au cœur des plans d’investissement. 

«L’urgence est de dégager des budgets suffisants pouvant assurer une continuité dans le traitement des zones défectueuses et qui peuvent constituer un danger réel pour nos trains et les usagers», a-t-on ajouté de même source, tout en soulignant que l’entretien des voies est un problème crucial pour le chemin de fer dès que les trains se mettent à rouler très vite.  

Décidé dans le sillage de la modernisation du réseau à travers le pays, le projet structurant et d’envergure de la double voie ferrée électrifiée devant relier la ville de Thénia dans la wilaya de Boumerdès à Bordj Bou Arreridj est remis aux calendes grecques. Le projet dont le coût est plafonné à près de 1.7 milliard d’euros avait été inscrit en 2007. Sur les 175 km, 82 km devaient traverser la wilaya de Bouira. Deux entreprises ont été retenues pour la réalisation de cet important projet pouvant mettre non seulement fin aux dangers guettant les trains empruntant l’ancien tracé mais surtout contribuer à l’essor de l’économie nationale.

 Il s’agit d’un groupement d’entreprises chinoises, le Ccecc et le turc Ozgun. 17 ans après son annonce, aucune suite n‘a été donnée. 
 

Le projet a cumulé une multitude d’entraves bloquant toujours son lancement. Bien que les causes bloquant le démarrage du chantier dont le délai avait été fixé à 4 ans n’aient pas été révélées, il n’en demeure pas moins que l’exigence financière supplémentaire demandée par le groupement en question serait l’origine de ce blocage. 
Les deux entreprises dont les bases de vies ont été installées à Bouria et Lakhdaria, avaient engagé leur propre bureau d’étude relevant la nécessité d’effectuer d’autres travaux supplémentaires. 

Selon une fiche technique du projet que nous avons consultée, le projet de la réalisation et de modernisation d’une ligne ferroviaire à double voie entre Thénia et Bordj Bou Arreridj comprend la construction de la ligne, l’aménagement des lignes existantes, 39 viaducs et 13 ponts ferroviaires.                                                                                                                  
 

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