Trafic d’êtres humains : Ventes d’organes forcées en Birmanie

26/12/2023 mis à jour: 18:18
AFP
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Des victimes de trafic d’êtres humains, retenues contre leur volonté en Birmanie et obligées de travailler dans des centres d’escroqueries en ligne, doivent vendre leurs organes si elles n’atteignent pas les objectifs fixés, a dénoncé, jeudi dernier, une organisation caritative au Vietnam. 

Au moins 120 000 personnes sont retenues dans des centres spécialisés dans ce pays d’Asie du Sud-Est et obligées de travailler pour escroquer leurs compatriotes, selon le Bureau des droits de l’homme de l’ONU. 

Les personnes ainsi retenues, originaires de Chine, du Vietnam et d’autres pays, se voient intimer l’ordre de viser leurs compatriotes pour engager une relation avant de les persuader de mettre leur argent sur de fausses plateformes d’investissement et autres stratagèmes. Selon l’organisation caritative Blue Dragon, qui vient en aide aux victimes de ce trafic au Vietnam, les gangs spécialisés dans ces escroqueries fixent des quotas pour les quantités d’argent que chaque travailleur doit soustraire aux victimes. Si ces objectifs ne sont pas remplis, les travailleurs subissent des sévices et, depuis plus récemment, des ablations d’organes. 

«Les trafiquants se sont mis à prendre des organes de leurs victimes, des reins par exemple, si elles n’avaient pas suffisamment travaillé», explique Michael Brosowski, fondateur de Blue Dragon. L’organisation a secouru en août un Vietnamien âgé de 36 ans en Birmanie où il s’était vu obligé de travailler pour un faux site de casino et avait dû vendre un rein. 

«Beaucoup de victimes en Birmanie ont vécu ce type d’exploitation», dit Caitlin Wyndham, responsable de la recherche et l’apprentissage chez Blue Dragon. Les victimes de trafic d’être humains en Birmanie se sont retrouvées prises au piège dans les combats qui ont éclaté dans l’Etat Shan (Nord), après le lancement le mois dernier d’une offensive par des groupes armés de minorités ethniques contre la junte militaire. Selon M. Brosowski, beaucoup de victimes vietnamiennes ont été libérées mais sans pouvoir rentrer chez elles et sans nulle part où aller. 

Cela a entraîné la «formation de ce qui ressemble à des camps de réfugiés, dit-il, ils essaient juste d’échapper à la violence». Selon le ministère vietnamien des Affaires étrangères qui essaie de les rapatrier, quelque 700 Vietnamiens sont piégés en Birmanie. Il y aurait également au Cambodge quelque 100 000 personnes retenues dans de tels centres d’escroquerie, selon les estimations. Blue Dragon explique que ces centres se sont répandus jusque sur certaines îles de l’océan Pacifique.
 

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