Plancher sur les voies et moyens à même de vendre l’image touristique d’une région certes riche par ses atouts, mais qui est restée figée dans les clichés et la gestion trop administrative, voire très bureaucratique. «Cela intervient dans un contexte local marqué par la vision et surtout le discours du chef de l’exécutif d’axer ses priorités sur l’agriculture, l’investissement mais aussi et surtout sur le tourisme», dira en préambule Touab Zouaoui, directeur du tourisme et des arts de la wilaya de Tiaret. «Nous devrons faire de l’année 2023, l’année du tourisme»,n’a cessé de ressasser Ali Bouguerra en marge de son long périple qui l’a mené à fouler les territoires des 42 communes de la wilaya. Une wilaya vaste avec plus de 20 000 km2, disposant de reliefs divers et qui s’enorgueillit de receler des vestiges historiques, archéologiques, ruines, sites et royaumes millénaires disparus, prédisposée au tourisme thermal, religieux ainsi que celui dit agrotouristique. Des atouts qui restent toutefois à valoriser pour les proposer, éventuellement, aux potentiels touristes. Vendre, c’est offrir des choix, des destinations et escompter des plus-values pour les collectivités locales encore qu’il faudrait rendre attractive cette région, faire découvrir cette vitrine et en tirer ensuite de la fierté. En un mot, il faudrait une mise à niveau sur tous les plans et penser à promouvoir les destinations locales à travers des circuits, dont ceux avec pack, comme cela a été décidé il y a quelques mois en concertation avec les agences de voyages. C’est un défi que se sont lancé les pouvoirs publics tant centraux que locaux mais dans la réalité il faudrait d’abord se fixer sur l’état des lieux, s’attaquer aux tabous et aux mentalités rétrogrades et dans le cas d’espèce tracer une feuille de route. On en est pas encore là, mais il y a comme des prémices à une résurrection tant la volonté y est affichée. Evoquer Tiaret dans l’esprit de nos compatriotes que d’étrangers, c’est incontestablement parler du monde du cheval et ses déclinaisons, dont les sports équestres, la fantasia, le mouton, dont la fête jadis célébrée à Sougueur a disparu, du tapis de Ksar Chellala, de la sellerie-bourrellerie et de beaucoup de produits locaux dits du terroir, pour ne citer que ces segments. Même un profane vous le dira : «Le tourisme est avant tout une culture et des choses à partager avec l’autre, disons un voyageur qui s’acquitte des prestations qui lui sont offertes dans chacune des régions visitées avec ses spécificités.» «Dans l’esprit de certains représentants du mouvement associatif local invités à cette rencontre, il y a bien cette convergence d’idées de valoriser l’atout local et le vendre mais la manière de le faire diverge», note un citoyen porté sur la chose touristique. Tiaret rappelle la direction du tourisme a bénéficié depuis 2014 sur budget d’équipement de la wilaya du financement de deux études portant classements des sites de Serghine dans la commune éponyme et à Frenda pour Taoughazout à hauteur de 4 millions de dinars, bien qu’elle ne dispose pas de zone d’expansion touristique. Les capacités d’accueil hôtelières ne dépassent pas les 1000 lits, alors que dans le cadre de l’investissement 21 projets hôteliers avaient reçu l’aval des institutions concernées qui devraient porter les capacités à plus de 1600 autres lits. Quand on sait que beaucoup de projets ont été gelés, bloqués ou abandonnés, certains pour en faire, comble du paradoxe, de la promotion immobilière, on comprendra l’intérêt. Situation équivoque accentué ces derniers temps par le coronavirus, mais aussi l’austérité et la révision de certains projets quand les banques en sont venus à remettre en cause leur fiabilité. Sans trop s’attarder sur des détails «le train est en marche», diront beaucoup de certains militants associatifs qui semblent avoir saisis l’opportunité de la rencontre et les perspectives qui s’offrent. Ça ne fait que commencer !