Tour de France 2023 : La succession de Vingegaard est ouverte

02/07/2023 mis à jour: 02:43
AFP
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Les coureurs du Tour de France, dont les deux grands favoris Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, fourbissent leurs armes. La fièvre de la Grande boucle, elle, a commencé à Bilbao avec la première étape. «Gora Euskadi», à savoir «vive le Pays basque» a lancé, pour le plus grand plaisir du public, le double vainqueur en opération reconquête Tadej Pogacar, béret basque collector siglé «Tour de France 2023» sur le crâne. 

Couvre-chef que les huit coureurs de l’équipe Bahrain ont ôté pour une  poignante minute de silence en hommage à leur coéquipier Gino Mäder mort deux semaines plus tôt après une chute dans le Tour de Suisse. Sous une averse toute locale expliquant la verdure des collines environnantes, le quintuple vainqueur du Tour Miguel Indurain-venu en voisin de Navarre ainsi que les 22 formations engagées ont salué porteurs de parapluies et d’ikurriña (le drape au basque) massés devant la grande estrade dressée sur le parvis du célèbre Musée Guggenheim. Bâtiment emblématique dont l’ouverture en 1997 a revigoré la cité portuaire, saccagée par la désindustrialisation. 

Elle devient aujourd’hui la capitale mondiale du cyclisme pour quelques jours. Les 176 coureurs de cette 110e édition se sont lancés hier à 12h30 devant le stade de San Mamés, pour une des premières étapes les plus difficiles de l’histoire du Tour de France. Une boucle ramenant le peloton à Bilbao après un parcours de 185 km à travers le territoire de Biscaye, truffé de côtes. Cela pourrait être déjà l’occasion pour les favoris de s’expliquer, le tenant du titre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar en tête. Idem pour Julian Alaphilippe qui rêve d’endosser le premier maillot jaune de l’édition 2023 se terminant le 23 juillet sur les Champs-Elysées à Paris. La ville s’est parée des couleurs du Tour. Bancs publics, bacs à fleurs, façades, ascenseurs, lampadaires et même le funiculaire qui mène à Artxanda, sur les hauteurs, sont ornés de jaune et de pois rouges. Des fresques à la gloire du cyclisme décorent magasins et stations de métro. 
 

«Maillot jaune des spectateurs» 

Les sept coureurs basques au départ frétillent d’impatience. «L’excitation et la passion des Basques sont énormes. Ce sera une grande fête du cyclisme et je suis fier d’en être», s’émerveille Mikel Landa, leader de l’équipe Bahrain et candidat au podium. Son équipier Pello Bilbao, neuvième du Tour en 2021, sera particulièrement ému lorsque la première étape passera à deux reprises par son village natal de Guernica, ville martyre immortalisée par Picasso. 

C’est la deuxième fois que le Tour de France part du Pays basque espagnol, après celui de San Sebastian en 1992. Depuis, le territoire, fou de vélo, fait acte de candidature chaque année. C’est un public de passionnés, «le maillot jaune des spectateurs», selon le directeur du Tour Christian Prudhomme. La longue et riche histoire du Pays basque avec le Tour de France a commencé très fort, en 1910, avec le légendaire Vincente Blanco, surnommé «El Cojo» (Le Boiteux) après deux accidents de chantier qui lui avaient laissé d’importantes blessures aux pieds.
Alors double champion d’Espagne, il s’était rendu au départ à Paris... à vélo. 

Soit un périple d’environ mille kilomètres en partant de Bilbao. Il avait terminé la première étape, mais hors délais, faute de nourriture. La deuxième étape de l’édition 2023 aujourd’hui sera également disputée au Pays basque. Elle s’élancera de Vitoria pour rejoindre Saint-Sébastien. Le Tour prendra ensuite la direction de la France et de Bayonne en partant d’Amorebieta.
 

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