Le Tour d’Algérie cycliste, un événement plein d’histoire et d’émotions, a toujours illuminé le ciel de «la petite reine», avec ses héros, à l’instar d’Ahmed Kebaïli, vainqueur d’une étape en 1949, ou Azzedine Lagab, toujours là sur les pistes du cyclisme algérien qui veut retrouver sa première jeunesse. Les débuts du Tour d’Algérie remontent à 1929, durant la période coloniale, avant de disparaître du calendrier cycliste durant la seconde Guerre mondiale et réapparaître en 1949, en pleine reconstruction d’une Europe dévastée par la guerre, avec la participation de grands cyclistes, dont beaucoup tombés en martyrs, qui ont gravé leurs noms en lettres d’or dans l’histoire de la «petite reine» nationale. Parmi ces glorieux champions, il y a notamment la légende du cyclisme Abdelkader Zaaf, Nour Eddine Tchambaz, Sebti Benzine, Salim Belkir et Abdelbachir Reguigui, ou Ahmed Kebaïli, le vainqueur d’une étape du premier Tour d’Algérie (Tlemcen) en 1949, et qui fut le premier Algérien figurant dans le classement de ce Tour remporté par le Belge Hilaire Couvreur. Considéré comme la légende du Tour d’Algérie, le défunt Ahmed Kebaïli, qui a participé à cinq Tours de France et trois Tours de Suisse, a été l’un des premiers cyclistes à rejoindre les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN), après avoir adhéré au Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA). D’autres cyclistes de clubs musulmans algériens au centre, à l’est et à l’ouest du pays avaient également rejoint les maquis, laissant de côté la compétition pour la libération du pays du joug du colonialisme. Tout comme la plupart des fédérations sportives post-indépendance, les débuts du cyclisme algérien ont été poussifs. Ce n’est qu’en 1970, après plusieurs Critériums que la jeune fédération de cyclisme a mis en place la première édition du Tour d’Algérie. Cela a été un succès total. 1970...
le 1er Tour de l’Algérie indépendante 1970
C’est la date de l’organisation de la première édition du Tour d’Algérie cycliste, huit ans après l’indépendance du pays avec 112 coureurs, amateurs et professionnels, représentant 16 équipes. Ce premier Tour d’Algérie s’est déroulé sur un parcours total de près de 2000 km. Il y avait surtout une forte présence des Allemands et de coureurs des équipes de l`Est de l`Europe. Organisatrice de l’événement, la fédération algérienne de l`époque, qui comptait dans ses rangs plusieurs dirigeants, fervents de la «petite reine», comme le chevronné Ahmed Kebaili, a su relever le défi en donnant de l’envergure au Tour d’Algérie cycliste, dès sa première édition. En cette année 1970, c’était alors un vrai Tour d’Algérie, long de 1936 kilomètres et au cours duquel se sont alignés 112 coureurs de différentes nationalités. Ce tour, dominé par les équipes de Pologne et de la RDA, permettra au public algérien de découvrir deux champions : Hamza Madjid et Tahar Zaâf, dont le père avait pris part au Tour de France. Tous les anciens se souviennent que ce dernier, lors d’une étape, avait lancé une phrase restée célèbre : «Je vais casser la baraque !» Une année après, en 1971, le Tour d’Algérie sera étalé sur 12 étapes pour un parcours de 1956 km. Hamza sera désigné meilleur coureur algérien en finissant à la cinquième place au classement général, face à une puissante équipe soviétique. Le record des étapes reviendra vraisemblablement au Tour d’Algérie de 1972 avec 28 étapes courues à travers toutes les régions du pays, avec des passages à Batna, Biskra, Tiaret, Saïda, Laghouat, Bou Saada, Constantine et Tizi Ouzou, avec la grande victoire du Polonais Ryszard Szurkowski. Par la suite, les férus de cette discipline assisteront à huit éditions de ce Tour d`Algérie cycliste avec cependant de nombreuses années «blanches» en 1974, 1976, 1977, 1978, 1979, 1980, 1981, 1982 et 1983. La reprise au cours de l’année suivante verra le triomphe de Tchambaz, imité dans les Tours suivants par Benzine, Belkhir et Reguigui, quatre succès algériens d’affilée qui confirment la bonne santé du cyclisme national. La boucle de 1988 sera enlevée par un coureur étranger, Rein. Puis, s’ensuivra le long «sommeil» dû à la situation du pays à cette époque. Douze ans durant (1989-2000), les villages, villes, communes et wilayas que parcouraient la caravane et les concurrents issus de différents pays, étaient orphelins du spectacle et de la rivalité sportive que cette discipline procurait, au grand désappointement des adeptes de ce sport et des amoureux de la petite reine en général. Après cette longue absence, c’est enfin la renaissance de cette grande épreuve en 2011 et dont l’édition, assez réduite, a été remportée par Azzedine Lagab, toujours «opérationnel» sur les routes du Tour d’Algérie, notamment lors de la 23e édition qui aura lieu du 7 au 16 mars 2023.