Tailler un arbre, c’est tout un métier, un art. Le platane, quadrillant les allées et les placettes de la ville, fortement apprécié pour l’ombrage qu’il procure, sa robustesse, sa beauté, est une référence identitaire de Tlemcen.
En 1846, apparaissent les premiers platanes, avec pratiquement la naissance de la ville.
D’où cet attachement des autochtones à cet arbre mythique. Y toucher sans raison convaincante est considéré comme un crime.
Il y a trois jours, des platanes ont été « massacrés » par une entreprise chargée de la taille des arbres. Sauf que, selon des citoyens en colère, « il aurait fallu élaguer au lieu de décharner cet être vivant qui fait partie de nous ».
Selon nos recherches, la « période de taille doit éviter les écoulements de sève et donc elle sera située au moment de la dormance végétative, soit en hiver lorsque l’arbre a perdu ses feuilles, soit à l’automne juste avant que les feuilles ne tombent, mais toujours par temps sec ».
La saison a été donc respectée, mais pas la manière d’alléger l’arbre.
« Nous dénonçons ce massacre de l’environnement ! » fustigent nos interlocuteurs.
Il fut un temps où l’association de la sauvegarde et de la promotion de l’environnement de la wilaya de Tlemcen, présidée par Morsli Bouayad, portait plainte contre toute personne touchant un arbre sans autorisation, ni règle de l’art…