La rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à la santé, Tlaleng Mofokeng, a souligné que le bilan psychologique des habitants de Ghaza, en particulier des enfants, a atteint des niveaux alarmants, aggravant les difficultés existantes auxquelles environ la moitié de la population de l’enclave palestinienne était déjà confrontée avant le 7 octobre 2023, date du lancement de l’agression génocidaire sioniste.
«C’est du terrorisme psychologique et cela fait partie du plan génocidaire (de l’entité sioniste)», a déclaré Mme Mofokeng, dans un rapport présenté lundi devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Appelant à une action immédiate, la rapporteuse de l’ONU a souligné la nécessité d’un cessez-le-feu à Ghaza pour faciliter toute forme de rétablissement. «Sans cessez-le-feu et reconstruction, la voie vers le rétablissement des services de santé reste incertaine», a-t-elle relevé.
Selon Tlaleng Mofokeng, «le niveau d’anxiété et d’exposition au traumatisme, ainsi que le niveau d’anticipation de la violence, sont très anormaux». Elle a aussi indiqué que «la menace persistante de violence constitue un facteur majeur de détresse psychologique» pour la population de Ghaza. La responsable de l’ONU a souligné que 50% des Ghazaouis souffraient déjà de stress post-traumatique (SSPT) avant les violences incessantes qu’ils ont subies depuis le 7 octobre 2023.
Et de poursuivre : «Les impacts psychologiques, qui se manifestent par de l’anxiété, des cauchemars, de la dépression et des pertes de mémoire, sont aggravés par l’absence de ressources adéquates en matière de santé mentale.» Pourtant, certaines cicatrices restent invisibles, a souligné Mme Mofokeng, car beaucoup souffrent en silence, leur détresse s’aggravant jusqu’au syndrome de stress post-traumatique, qui finit par entraîner des problèmes de santé mentale complexes. Ces derniers ne font que s’intensifier chez les enfants qui ont perdu toute leur famille.
Elle a également noté que l’absence de deuil approprié et de funérailles dignes est «très préjudiciable», privant les familles et les communautés de la chance de guérir et ouvrant des blessures qui peuvent prendre toute une vie à cicatriser. De plus, Mme Mofokeng a parlé d’une «génération entière d’enfants à Ghaza qui sont soit morts avant même d’avoir leur certificat de naissance, soit à peine en vie».
Ceux qui survivent sont confrontés à des problèmes de santé mentale persistants liés à la violence constante, à la peur et à la perte, ce qui, selon elle, entravera leur capacité à fonctionner en tant qu’adultes. «Nous avons déjà trahi la génération de Ghaza», a-t-elle déclaré. «De quel avenir parlons-nous, de quelle génération parlons-nous si nous ne pouvons même pas arrêter les bombes aujourd’hui ?», s’est-elle interrogée.