Après avoir été exclus «abusivement» du recrutement au niveau des universités, les titulaires de doctorat et de magister ne se découragent pas.
Organisés sous l’égide d’une coordination nationale et déterminés d’aller jusqu’au bout dans leur cause, ils ont décidé cette fois-ci de saisir l’inspection générale de la Fonction publique.
Un groupe des plaignants à Constantine avait déposé le 10 juillet un recours au niveau de l’inspection de la Fonction publique de la wilaya (dont El Watan détient une copie). «Nous vous demandons une reconnaissance du droit et de rendre justice à notre cause, selon la Constitution, la loi et les prérogatives qu’on vous a accordées», soulignent les concernés dans leur recours. Et de rappeler à la même institution qu’ils ont été exclus de la part du ministère de l’Enseignement supérieur de la participation à toute opération de recrutement selon le diplôme ou même de la participation au concours, selon les lois en vigueur.
Cela, parce qu’ils sont fonctionnaires dans d’autres secteurs publics ou chez des entreprises privées. En protestant devant le siège de la Fonction publique de Constantine, ces titulaires de doctorat et de magister n’ont pas manqué de mettre en exergue «la grave contradiction» adoptée par le ministère de l’Enseignement supérieur concernant l’expérience professionnelle. Selon leur explication, l’expérience professionnelle leur permet d’avoir des points supplémentaires dans le recrutement dans la Fonction publique.
Malheureusement, cette expérience n’a pas été prise en considération, en excluant tous les fonctionnaires du recrutement au niveau de l’université.
«Nous vous sollicitons pour lever cette exclusion abusive exprimée à notre encontre, sans aucune base juridique et d’intervenir dans le cadre de vos prérogatives afin d’assurer l’application des lois», ont-ils écrit à l’inspection de la Fonction publique.
Pour rappel, ce problème est survenu suite à la récente opération de recrutement des enseignants universitaires titulaires de doctorat et de magister, ouvert par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS).
Ce recrutement a été qualifié par les contestataires de scandaleux, caractérisé par des violations flagrantes des lois et de la Constitution orchestrée par le ministère de tutelle. Ils ont évoqué que les universités, souffrant d’un important manque d’encadrants et d’enseignants ont été également privées de chercheurs qualifiés, juste parce qu’ils sont fonctionnaires.
Ces universitaires ont été recrutés ailleurs selon leur diplôme de licence ou de master, et non de doctorat et de magister. Comment vont-ils faire de la recherche ?
C’est la raison pour laquelle ils réclament «le recrutement direct de tous les titulaires de doctorat et de magister sans exclusion, la détermination du manque enregistré dans les universités sur le plan d’encadrement pédagogique et l’ouverture des postes budgétaires gelés depuis 2016.»
Concernant la transgression des textes réglementaires et de la Constitution, ils notent le non-respect de «l’article 67 concernant l’égalité entre tous les citoyens d’occuper des postes selon leurs compétences, l’article 74 de l’ordonnance 03-06, l’article 15 du décret exécutif 98-254 publié le 17 août 1998 relatif à la formation doctorale, à la post-graduation spécialisée et à l’habilitation universitaire et l’article 34 du décret exécutif 08-130 établi le 3 mai 2008 portant statut particulier de l’enseignant chercheur.»
Les exclus estiment que la mesure du MESRS va à l’encontre de la volonté du président de la République pour «créer une Algérie nouvelle de droit et d’égalité».
En conclusion, la coordination a annoncé un mouvement de protestation les 12 et 13 juillet, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, sous le slogan : «Nous n’allons pas nous taire.»