Tiaret : Protestation chez les boulangers

23/08/2022 mis à jour: 05:19
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Le 17 août, une cinquantaine de boulangers de la ville de Tiaret avaient décidé de ne pas travailler au grand désarroi des habitants partis aussitôt à la quête de la baguette de pain, écumer les étals des commerces pour s’approvisionner en farine. 

Débrayage intervenu aussi au lendemain du communiqué de l’UGCAA au ton, jugent-ils «ambigu». Ce fut une journée éreintante pour des pères et des mères de famille qui, en plus de la quête du sachet de lait subventionné, ont été amenés à re (faire) la queue pour nombre d’entre eux devant une dizaine d’autres boulangeries qui assuraient péniblement le service minimum. 

Cela était d’autant préoccupant et prévisible que presque tous les boulangers qui avaient débrayés ne sont pas organisés sous la bannière de l’UGCAA. Sur 67 boulangeries, 50 étaient fermées pour une cause ou une autre dont certaines avaient affiché portes closes seulement parce qu’ils sont en congé annuel (sic). 

Tout un chacun a d’abord cru que le mouvement était induit par l’éternelle histoire de farine qui manquait, bien que certains de ces grévistes approchés ont prétexté un surcoût dans l’obtention de ce céréale, alors que d’autres plus pragmatiques le lient à l’envolée des intrants et un surcoût dans le prix de revient du quintal de farine. Comble du paradoxe, certaines boulangeries avaient été approvisionnées la veille. Saisis sur la question, la direction du commerce et UGCAA a évoqué «un malentendu» et que «le problème trouvera sa solution au sortir de la rencontre» organisée à la hâte, quelques heures après le débrayage. 
 

Le communiqué de l’UGCAA qui sanctionna la rencontre a laissé pour autant ce goût d’inachevé car en aparté chacun y allait de ses arguments et ses explications. Communiqué dans lequel on promettait aux boulangers de «répercuter leurs problèmes à qui de droit non sans créer un couloir à leur intention au niveau des minoteries, entreprendre des démarches pour que les mesures prises par les hautes autorités du pays trouvent leur exécution effective notamment pour la réduction et/ou l’exonération de l’impôt, rabais sur la facture d’électricité, prise en charge de l’aspect formation du personnel et création d’un dépôt central pour tenter une régulation». 

Est-ce suffisant pour que de pareils mouvements ne se produisent pas ? Quid de la traçabilité de la facture étant donné l’approvisionnement de boulangers en appoint chez des grossistes ? Si l’on se fie à certaines voix, les minoteries mises à l’index se sont eux qui souscrivent le plus aux mesures édictées par la direction du commerce qui leur exige, journellement et à un horaire fixe, des rapports détaillés sur l’activité bien qu’étant eux-mêmes tributaires des livraisons du précieux produit par l’OAIC tout au long des 365 jours de l’année alors que beaucoup de boulangeries travaillent presque du 7 sur 7. 

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