Tiaret : L’agriculture face à l’obstacle de la bureaucratie

10/02/2024 mis à jour: 07:03
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Secteur aux perspectives prometteuses qu’ont boosté plusieurs programmes gouvernementaux, l’agriculture à Tiaret est bien plus qu’une vocation que se transmettaient les gens de génération en génération. 

Foncièrement dédiées à la céréaliculture, les milliers d’hectares de terres emblavées ces trois dernières années (300 000 hectares en 2023 sur une SAU de 580 000 ha) auraient dû générer de substantielles moissons céréalières et profiter aux milliers d’éleveurs, mais ne voilà-t-il pas que le déterminant fondamental, l’eau de par les stress hydrique prononcé, vient rajouter un coup dur aux prévisions les plus optimistes. 

Un problème crucial, allié à la bureaucratie qu’ont tenu à exprimer de vive voix les dizaines d’agriculteurs conviés à la wilaya, samedi, dans la salle de délibérations de l’APW, pour faire l’état des lieux et entrouvrir les perspectives à l’aune d’efforts entrepris en amont par les hautes autorités du pays et que sont tenus d’exécuter localement responsables, autant élus que commis de l’Etat. 

Certains problèmes ont été soulevés dans ces états généraux par certains fellahs. S’agissant de la production de semences, un agriculteur au long cours et non moins expert agricole explique que «l’essor de ce segment d’activité reste étonnement lié à un aspect bureaucratique».

 «On nous ballote d’une wilaya à une autre pour le transfert de notre production alors que les programmes d’intensification sont établis en communs accords», dira M. Yousfi, car, renchérit-il «faute de signer un arrêté pour le transfert, on est tombé de 60 000 quintaux comme objectif à 600 quintaux». 

Beaucoup d’autres multiplicateurs, à des degrés différents, rencontrent le même problème alors que le commun des fellahs continue de se plaindre du retard dans l’octroi de la semence, à temps par les CCLS, alors qu’il n’y a pas longtemps, une délégation de parlementaires est venue spécialement d’Alger pour recenser les problèmes posés. Un autre intervenant trouve «anormal qu’à Tiaret existe la SNVI et celle-ci ne s’ouvre pas sur le machinisme agricole» et d’asséner : «On continue de bricoler au grand dam du fellah.»  

Pour les forages, les mêmes aléas sont cités. Leur vecteur commun : la bureaucratie. Paradoxale situation qui intervient alors que l’Etat a consenti d’énormes dépenses pour l’électrification rurale (plus de 900 exploitations ont été raccordées), les ouvertures de piste, la régularisation de centaines d’actes fonciers nonobstant les aides multiformes classiques octroyées pour accompagner les agriculteurs. 

Le wali a brossé un tableau de la situation depuis les projets de réalisation de deux grands silos d’un million de quintaux chacun, de onze magasins de stockage pour une AP de 280 milliards, de l’agriculture maraîchère et principalement de la culture des légumineuses qui n’a pas donné satisfaction alors qu’on tablait sur une production de 11 000 quintaux sur une superficie de 280 hectares, des 40 mises  en zones steppiques, de l’autorisation de fonçage de puits qui ne devraient s’appuyer que sur les avis techniques de l’ANRH, de l’assainissement du foncier, un dossier pris à bras-le-corps et de beaucoup d’autres aspects qui ont résonné forts tranchants, une fois n’est pas coutume, par rapport aux discours lénifiants d’autres intervenants par le passé. 

C’est un peu paradoxal comme situation pour une wilaya qui dispose de milliers d’hectares de terres mais qui ne consomme ses légumes et fruits qu’à partir de wilayas limitrophes d’où l’absence de grands périmètres. Et, qui dit périmètre, dit la disponibilité de l’eau. Peu ont abordé ce chapitre de la disponibilité mais beaucoup pensent que le salut ne viendra que par le projet de l’eau de mer dessalée ou du moins à partir du chott Echergui. 

Cette projection soulagera la principale infrastructure, le barrage Bekhadda pour des surfaces en irriguées.

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