Tiaret : La contrée de Meghila renaît de ses cendres

08/01/2023 mis à jour: 05:42
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S’il y a une région qui a beaucoup plus pâti des conséquences du terrorisme ravageur dans la région, c’est bien ces contrées à la fois majestueuses, abruptes bien que constituant le socle fondateur, c’est bien Meghila, ex-Kéria et dans son prolongement la localité voisine, Sebt (ex-Raouraoua). Au risque de déplaire à certains, évoquer le terrorisme, c’est rappeler une triste époque et une page douloureuses de l’histoire contemporaine de l’Algérie indépendante.  Beaucoup de populations des 60 douars de ce vaste territoire des «Kraichs, Gherabas comme Cheragas» qui donne  accès de par ces forêts et montagnes  au Ouarsenis mais aussi au-delà jusqu’à Palestro. Un territoire qui a vu l’un des plus grands exodes du siècle dernier, mais territoire qui connaît un exode inverse. Le retour est rendu possible grâce aux efforts de l’Etat en matière de développement. Quand on se remémore Sebt et ses hameaux dévastés, ses écoles brûlées et les hommes et les femmes qui le peuplaient meurtris, on mesure la portée du développement. Jeudi, ce fut une étape parmi d’autres entamée depuis le début des années 2000. Aux effets ravageurs du terrorisme se greffaient la rudesse de la région et ses reliefs accidentés que parcourait l’un des plus grands affluents hydriques, l’oued Rhiou. Il est fastidieux d’énumérer toutes ces inondations qui ont emporté, parfois, édifices publics, ponts et routes ainsi que des vies humaines. En allant à la rencontre des populations de la daïra de Meghila, jeudi dernier, le chef de l’exécutif, Ali Bouguerra, a voulu délivrer un message : «L’œuvre d’édification de l’Etat passe par le développement de ces contrées. Comme partout ailleurs et en dépit de cette austérité, les projets, si infimes fussent-ils, vont valoir à cette région de rattraper certains retards et à la vie de reprendre ses droits. Décliné en 18 points pour les seules communes de Sebt et Meghila, le programme de visite s’apparentait à un marathon. A chacune de ses haltes, les populations se bousculaient, chacun pour placer un mot, exprimer une demande ou louanger. Avec sa bonhommie et son pragmatisme de bon aloi, ce chef de l’exécutif, pas comme les autres, n’a cessé de ressasser la même phrase leitmotiv : «Dans le développement il faut qu’on priorise l’action» à l’adresse de ses administrés et d’ajouter : «Je n’ai que 140 milliards pour 42 communes», s’agissant des PCD. La visite de jeudi aura quand même permis de situer la donne, mais aussi pour mettre en service le gaz propane dans certains douars comme à Sehaouria et à Karaa, renforcer l’alimentation en eau potable à Meghila-Centre depuis ouled Benadda dans la commune de Sebaine, superviser les travaux d’aménagement du chemin de wilaya n° 11, travaux de réhabilitation d’un centre de santé à Sebt et reprendre la structure de la garde communale pour en faire un point avancé de la Protection civile. Que ce soit pour les «Chahamas», «Amairia»  que pour les «Ouled Chehba», la donne et la demande sont pareilles. Pour les Ouleds Chehba, l’urgence reste l’opération de la protection du douar des inondations. S’agissant du gaz propane, devenue solution miracle pour ces douars de toute la wilaya, l’opération globale n’ est pas encore finie, mais «sur 286 demandes, 146 postes sont fonctionnels et 140 en attente de mise en conformité», avait déclaré le représentant de Naftal. Evoquer la daïra de  Meghila et sa quête d’une vie meilleure passe par plusieurs autres opérations. L’absence de certaines reste énigmatique dans la région, comme l’absence d’un lycée que Ali Bouguerra a illico presto instruit ses subordonnées, dont le directeur de l’éducation et le DEP (directeur des équipements publics) d’y remédier. On l’aura compris, l’absence d’un lycée était dictée par l’impératif sécuritaire aujourd’hui de l’histoire ancienne, car depuis  beaucoup a été fait pour sécuriser les populations. Une sûreté urbaine a été inaugurée au début de l’année 2022 après que l’armée et la gendarmerie aient assuré pour de longues années la sécurité des biens et des personnes dans cette zone, autrefois de non-droit, mais dont les populations aspirent à mieux. C’est ce genre de visites, instructives, car audibles pour le commun des mortels, que des décisions in-situ sont prises. La communion est presque totale.  C’est la marque de fabrique de ce wali. Jeudi, décision a été prise pour que le secteur des forêts impliqué dans le cadre de ces fameux PPDRI, dont on reviendra un jour, de contribuer au développement local par des actions concrètes. Ouverture de piste sur 5 km, plantation fruitière, fixation de berges, correction torrentielle, traitements de bassins versants  et aides éventuelles pour l’octroi de ruchers à ceux et celles qui font dans l’apiculture. La région des Rdjal Meghila, contrée à dominante montagneuse, a la particularité de voir se perpétuer le travail de la terre mais aussi d’exceller dans ceux de l’arboriculture (amandiers, figues tressées et en pâtes notamment) et de nos jours dans de nouvelles cultures comme  la fraise. Ce sont ces petites actions qui font le monde à Meghila ou ailleurs pourvu que la vie reprend ses droit. 

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