Jeudi aux environs de 9h30 une grande partie de la toiture de la grande salle de prière de la mosquée Saïd Sirat, communément appelée «la Médersa», s’est affaissé alors que des ouvriers bénévoles s’affairaient à ciseler quelques piliers porteurs.
Un grand fracas entrainant une grande peur panique hors des heures de prière s’est fait entendre. Plus de peur que de mal. Aucun dégât humain sauf celui de voir le cœur de la structure éventré. Depuis, l’association de la mosquée, en collaboration avec les autorités religieuses de la wilaya, l’ont fermé par mesure de sécurité. Situation qui a induit, comme il fallait s’attendre, à un déluge de commentaires et chacun y allait de sa version. Mercredi, c’est le chef de l’exécutif lui-même qui est venu flanqué de presque tout son exécutif, le P/APW, le chef de daïra et le maire pour s’enquérir de la situation et informa après de franches discussions avec les concernés de «la volonté d’un bienfaiteur ayant requis l’anonymat de restaurer cet édifice» alors que l’association faisait part du «vœu de bureaux d’architectes locaux d’entreprendre une étude sans contrepartie financière».
La mosquée de «la Medersa», comme se plaisent à l’appeler les Tiarétis, fait presque partie du patrimoine matériel et immatériel de la ville pour avoir eu l’insigne honneur d’héberger la toute première cellule d’éveil nationaliste et permettre plus tard à une section locale de l’association des oulémas d’officier dans cette structure située au cœur de la ville de Tiaret. Elle l’est depuis le début du siècle dernier quand cette ancienne clinique fut rachetée par des notables de la ville, principalement Aït Abderrahim, et qui l’offriront à leurs concitoyens. Elle servira de point de chute aux nationalistes et plus tard rayonna de son luminescence sur la population locale. S’étalant sur près de 500 m2 au rez-de-chaussée donnant sur la rue de la victoire et d’un sous-sol constitué de locaux avec accès sur le boulevard capitaine Boucif, la salle de la mosquée offre jusqu’à 500 placés pour les fidèles et a fait l’objet de plusieurs opérations d’aménagement et de toilettage, dira son jeune président, Mourad Saadi. Ce dernier expliqua au wali «les efforts entrepris par les bienfaiteurs pour en faire un lieu avenant» non sans évoquer «la création de l’association éponyme depuis 1943 et l’acquisition par acte notarié depuis 1947».
Avant lui, c’est M. Daoud du CTC – Tiaret qui expliqua «la décision de fermeture après enquête et le détail de travaux à effectuer pour sécuriser les fidèles». Cela intervient, faut-il le rappeler, dans un contexte où Tiaret connaît une floraison de projets de culte musulman avec comme point d’orgue les travaux en cours d’achèvement de la mosquée pôle, Salah Eddine El Ayoubi, qui a, jusqu’à l’heure, englouti des dizaines de milliards.