La Corée du Sud a convoqué hier l’ambassadeur de Russie à Séoul, Georgy Zinoviev, pour protester contre les propos de Moscou accusant Séoul d’être en partie responsable de la tension croissante dans la péninsule coréenne.
Le ministère des Affaires étrangères a fait savoir à G. Zinoviev qu’il est «profondément regrettable que la partie russe ait soutenu inconditionnellement la Corée du Nord tout en fermant les yeux sur la vérité» et ait «critiqué les déclarations du dirigeant sud-coréen dans un langage hautement irrespectueux», selon des propos recueillis par l’AFP. De telles actions de Moscou ne font «qu’aggraver davantage les relations entre la Corée du Sud et la Russie», a-t-il ajouté.
Plus tôt, la Corée du Sud a jugé «grossiers» et «ignorants» les propos du gouvernement russe, qui avait estimé que Séoul est en partie responsable de la tension croissante dans la péninsule coréenne. En début de semaine, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères de Moscou, Maria Zakharova, a affirmé que cette tension est «principalement due à la politique effrontée des Etats-Unis et de leurs alliés, y compris la République de Corée et le Japon», en faisant référence à la Corée du Sud par son nom officiel. Séoul «ne semble pas réaliser que la position dominante des Etats-Unis est irrévocablement en train de devenir une chose du passé», et que le Sud «pourrait s’avérer n’être qu’une petite monnaie d’échange dans les jeux géopolitiques de Washington», a-t-elle ajouté. Le ministère des Affaires étrangères de Séoul a qualifié ces propos de «grossiers, ignorants et partiaux, d’un niveau inférieur à celui d’une porte-parole du ministère des Affaires étrangères d’un pays».
«Ces propos ignorent la réalité évidente et objective de la rhétorique menaçante de la Corée du Nord et de ses provocations continues qui font monter les tensions dans la péninsule coréenne et dans la région», a ajouté le ministère sud-coréen dans un communiqué rendu public hier. La Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, a récemment déclaré que Séoul est son «ennemi principal», fermé les agences dédiées à la réunification et menacé de faire la guerre pour «ne serait-ce que 0,001 millimètre» d’atteinte à son territoire.
La Russie a de son côté noué des liens étroits avec Pyongyang. Séoul et Washington affirment que la Corée du Nord a expédié des armes à Moscou pour les utiliser dans sa guerre contre l’Ukraine. Des analystes ont avancé que la Corée du Nord pourrait tester des missiles de croisière avant de les envoyer en Russie pour les utiliser en Ukraine. Washington et Séoul affirment que le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, a expédié des armes à Moscou, malgré les sanctions des Nations unies interdisant de telles actions. Il a effectué un rare voyage en Russie en septembre pour rencontrer le président Vladimir Poutine, qui devrait en retour se rendre à Pyongyang.