Fictions, comédies, séries humoristiques et émissions culinaires, tel est le menu servi par les différentes chaînes de télévision durant ce mois de Ramadhan.
C’est Echorouk TV qui est la plus vue au cours de la première semaine du mois sacré, à en croire les mesures d’audience réalisées par l’institut de sondage Immar, spécialisé dans la préparation d’études statistiques et de sondages d’opinion. Echorouk TV a obtenu le score de 38%, suivis par Bahia TV 14 %, Beur TV avec 11 %, ENTV 1 avec 8,6%, Canal Algérie avec 5,7 %.
La série Babour Ellouh est arrivée en tête des œuvres dramatiques en termes de taux de mémorisation avec 16,6% et une moyenne de 5 millions de vues, suivie de la série Yamma 3 avec 15% et 4,8 millions de vues, tandis que la série Bent leblad 2 s’est classée troisième avec 8% et 2 millions de vues, puis la série Masoud et Masouda sur la chaîne Al Bahia, avec 8%, réalisant 2 millions de vues.
Dans sa quatrième saison, la série comique Daqious ou maqious s’est imposée dans les programmes comiques, avec une audience de 6% et une moyenne d’un million de vues, en plus du programme «Dima Rabhin» avec Yasmine Ammari, qui a réalisé 2 millions de vues.
L’étude indique que les chiffres présentés incluent les taux de visionnage sur le petit écran, sur les sites virtuels et sur Internet, une large partie du public revoit les œuvres sur YouTube ou sur les réseaux sociaux. Suspense et émotion, les scénaristes multiplient les ressorts dramatiques. Il y a plus d’audace dans les sujets traités. Les actions reposent sur une approche comique et sociologique, mais abordant aussi la politique. Certains tournent en dérision les problèmes du quotidien. Les téléspectateurs qui font face à une abondance de feuilletons optent pour YouTube afin de se rattraper.
La télévision a perdu le monopole du divertissement à l’heure où presque tous les adolescents et jeunes adultes sont dotés d’un téléphone portable. Les pratiques sociales pendant le Ramadhan sont profondément modifiées : une fois le repas de rupture du jeûne consommé, les jeunes, en général, s’isolent pour échanger sur les réseaux sociaux, ou ne suivent que d’un œil les séries entrecoupées d’innombrables publicités tout en discutant sur WhatsApp avec leurs amis. Le grand moment de communion familiale et intergénérationnelle devant le poste de télévision semble toucher à sa fin.
Une partie d’Algériens se rue par nostalgie de plus en plus sur les plateformes numériques en ligne, telle que YouTube, pour visionner des films et des séries qui datent des années 1980 et 1990, voire des années 1970.
Publicité et placement de produits pour les marques
Malheureusement, toutes les chaînes diffusent les feuilletons à succès en même temps, Elles sont en concurrence frontale. Les gens préfèrent attendre jusqu’à ce que la chaîne diffuse le produit sur internet pour le voir tranquillement. Il y a aussi d’autres considérations, le temps est très court, les gens vont aux tarawih et n’ont pas vraiment le temps de tout visionner. Les annonceurs tentent de se faire une place au cœur de la bataille des audiences.
Le placement de produit est un type de publicité qui consiste à faire apparaître une marque ou un produit au sein d’un feuilleton, d’une série ou d’un clip musical. Le produit en question peut être visible en arrière-plan ou intégré au scénario. Il offre une visibilité garantie. Les rediffusions des programmes et les replays permettent également d’ancrer le placement de produit dans le temps et de renforcer son impact sur le long terme.
La marque profite de la notoriété des acteurs, du feuilleton ou du réalisateur, qu’elle peut associer à son produit ou à son service. Par exemple, si les spectateurs voient le héros de leur série consommer une certaine marque de café, cette dernière suscitera alors des émotions positives chez eux.
A part les secteurs de l’automobile et des téléphones (smartphones), qui sont absents depuis plusieurs années, les autres sont présents : l’alimentaire bien sûr, les produits d’entretien et les biens d’équipement (télévisions par exemple). La mémorisation implicite du spectateur déclenche chez lui un comportement favorable à la marque. En dépit de la crise économique et de la forte chute du pouvoir d’achat, le placement de produit pour une marque, est un complément à la publicité ordinaire.
Au vu du nombre de marques qui communiquent, le défi est de se démarquer. Le rôle de la créativité reste primordial.