Malgré les assurances répétées des responsables locaux, le téléphérique reliant Annaba à Seraïdi est toujours hors service, suscitant l’impatience parmi les habitants des deux communes. Ce projet, qui devait initialement être réhabilité et rouvert le 1er novembre 2024, traîne toujours en raison de divers retards techniques et logistiques.
En attendant, le dossier du téléphérique sera examiné lors de la prochaine session de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) d’Annaba, prévue à la fin du mois. Cette réunion traitera également d’autres questions liées aux transports, mais la réouverture du téléphérique figure parmi les priorités de l’ordre du jour. Fermé depuis janvier 2019 à la suite d’intempéries ayant gravement endommagé trois pylônes, le téléphérique Annaba-Seraïdi représente un lien vital pour les habitants de Seraïdi, une commune perchée sur les hauteurs de la région. Avant sa fermeture, il transportait quotidiennement plus de 2000 passagers, offrant une alternative rapide et économique au trajet en voiture ou en bus.
En seulement 20 minutes, ses 68 cabines pouvaient relier les deux communes, tout en offrant des vues imprenables sur les paysages pittoresques. Pourtant, malgré son importance stratégique, la réhabilitation de cette infrastructure piétine. Les câbles nécessaires à sa remise en service, qui doivent être importés d’Europe, représentent le principal point de blocage. Ce retard d’approvisionnement freine considérablement les travaux, malgré les déclarations optimistes des autorités locales. Selon Toufik Chettoum, directeur local des transports par intérim, cité par l’APS, les travaux de maintenance progressent à un «rythme accéléré».
«Une promesse de développement»
Un lot d’équipements récemment réceptionné permettra l’installation des câbles ainsi que des dispositifs de freinage et de sécurité. Sous la supervision de l’Entreprise de transport algérien par câbles (ETAC), les travaux incluent également la remise en état des pylônes et la pose des câbles sur une longueur totale de 4150 m. Toutefois, ces avancées peinent à convaincre les habitants, qui attendent des résultats concrets après plus de cinq ans d’arrêt. «Ce téléphérique est indispensable pour nous, non seulement pour des raisons pratiques, mais aussi parce qu’il symbolise une promesse de développement régional.
Annuellement, en période hivernale, il permet aux habitants d’Annaba d’apprécier la neige sur les cimes de l’Edough», regrette Samir, un habitant de Seraïdi. L’ancien ministre des Transports Mohamed El Habib Zahana avait suscité l’espoir lors de sa visite en avril 2024, en promettant une remise en service imminente.
Cependant, cette promesse est restée lettre morte. Aujourd’hui, le nouveau ministre des Transports, Saïd Sayoud, est interpellé pour prendre des mesures décisives afin de relancer ce projet stratégique. Au-delà de son rôle dans la mobilité quotidienne, le téléphérique est une attraction touristique majeure qui contribue à l’économie locale. Sa réouverture est perçue comme essentielle pour redynamiser la région et restaurer une connectivité efficace entre Annaba et Seraïdi.
«Chaque mois de retard ajoute à la frustration des habitants, mais aussi à celle des acteurs touristiques et économiques», souligne un membre de l’APW. Alors que les travaux se poursuivent, la patience des habitants est mise à rude épreuve. Le téléphérique Annaba-Seraïdi, infrastructure emblématique et stratégique, est devenu un véritable test de crédibilité pour les responsables du département des Transports.
Entre promesses non tenues et avancées techniques insuffisantes, la région espère que cette attente prolongée prendra bientôt fin, permettant enfin à cette liaison cruciale de reprendre son rôle au service des citoyens et de l’économie locale.