L’armée d’occupation israélienne utilise l’eau comme arme contre les civils palestiniens, a dénoncé l’Observatoire Euro-med Human Rights Monitor, affirmant que l’occupant «réduit délibérément» la quantité d’eau disponible pour les résidents de la bande de Ghaza, en particulier les sources d’eau potable, ciblant «intentionnellement» plus de 2,3 millions de personnes qui y vivent, dans le cadre de son génocide.
«En ciblant de manière persistante, systématique et généralisée les sources d’eau et les usines de dessalement de la bande de Ghaza, ''l’entité sioniste'' utilise l’eau comme une arme contre les civils palestiniens», a alerté l’Observatoire, dans son dernier rapport. Selon cette organisation, depuis octobre 2023, la part d’eau par habitant dans la bande de Ghaza a diminué de 97% en raison de la destruction massive des infrastructures d’eau par l’entité sioniste.
«En raison du génocide, la quantité d’eau par habitant dans la bande de Ghaza est tombée entre 3 et 15 litres par jour, alors qu’en 2022, elle était d’environ 84,6 litres par jour», a-t-elle précisé, relevant que cette quantité est beaucoup moins que la quantité minimale d’eau nécessaire à la survie au niveau requis par les normes internationales.
L’Observatoire avance, à ce titre, que plus de 700 puits et usines de dessalement de l’eau ont été détruits depuis le début du génocide. «Toutes les zones de la bande de Ghaza connaissent une pénurie d’eau et le système d’égouts est en train de s’effondrer», a-t-il averti, mettant en garde contre «l’accumulation d’eau contaminée en raison de stations d’épuration inopérantes» faute de carburant.
La destruction et la dévastation continues par l’armée sioniste rendent la bande de Ghaza invivable, en particulier après la destruction par l’occupant de 9 réservoirs d’eau sur 10 et de la moitié des réseaux d’eau, soit 350 km sur 700 km, montrent les données publiées par cet observatoire.
Dénonçant des «crimes et des politiques arbitraires» de l’entité sioniste, l’Observatoire soutient que les six stations d’épuration des eaux usées ont été perturbées, environ 65 pompes à eaux usées ont été arrêtées et 70 km de réseaux d’égouts détruits. «Il en résulte un déversement incontrôlé d’eaux usées, estimé à 130 000 mètres cubes par jour, sur les routes de la bande de Ghaza et dans les abris pour les personnes déplacées», regrette l’organisation.
Le manque d’eau potable dans la bande de Ghaza est devenu une question de vie ou de mort, les habitants étant actuellement contraints de boire de l’eau de puits non traitée en raison des attaques sionistes incessantes et du manque de nourriture, d’eau et de carburant, a-t-elle ajouté, alertant sur les dangers de la consommation excessive d’eau salée non potable.
La consommation de cette eau, a-t-elle poursuivi, «entraîne une hypertension artérielle, des maladies rénales, un risque accru d’accident vasculaire cérébral, des maladies intestinales et gastriques, des vomissements constants et des diarrhées». «Ces effets se traduisent pour finir par une déshydratation excessive des tissus de l’organisme, en particulier des tissus cérébraux», a-t-elle expliqué.
Euro-med Human Rights Monitor rappelle, dans ce contexte, que le droit international humanitaire interdit d’attaquer, de détruire ou de perturber les installations vitales nécessaires à la survie de la population civile, telles que les installations et les réseaux d’eau potable. En tant que puissance occupante, l’entité sioniste est tenue, en vertu du droit humanitaire international, de répondre aux besoins fondamentaux de la population palestinienne de la bande de Ghaza et de la protéger.
Le statut de Rome de la Cour pénale internationale prévoit que le fait d’affamer intentionnellement des civils en les «privant d’objets indispensables à leur survie, y compris en faisant délibérément obstacle à l’acheminement des secours» constitue un crime de guerre.
L’entité sioniste «commet des actes de génocide contre la population civile de la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, conformément au Statut de Rome de la Cour pénale internationale, à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide et aux décisions judiciaires internationales pertinentes», soutient l’Observatoire.