Tchad : Les proches d’un Franco-tchadien dénoncent sa «disparition forcée»

25/08/2024 mis à jour: 07:38
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Les proches d’un Franco-Tchadien arrêté le 10 juillet à l’aéroport de la capitale N’Djamena avant un vol pour la France ont dénoncé hier une «disparition forcée», dans un communiqué, rapporte l’AFP.

Ismail Ngakoutou, ancien directeur général adjoint d’une banque commerciale tchadienne, «a été kidnappé par les agents des renseignements tchadiens à l’aéroport de N’Djamena alors qu’il s’apprêtait à prendre son vol pour la France», assure son comité de soutien, sans nouvelles de lui.

«M. Ismail est de fait un otage et fait partie désormais de ce que nous appelons les victimes des disparitions forcées», conclut le comité. Ses proches dénoncent «le silence assourdissant des autorités tchadiennes» et réclament «l’ouverture d’une enquête totalement indépendante pour faire la lumière dans cette affaire».

Selon les avocats Dominique Tricaud, du barreau de Paris, Ditchibe Moundine et Ouchaka Mahamad, du barreau du Tchad, le procureur de la République de N’Djamena a affirmé que I. Ngakoutou était «mis à la disposition de la justice suite à la plainte d’une personne de nationalité chinoise et auditionné sur procès-verbal». Sans qu’ils n’aient pour autant reçu de copie de cette plainte.

Les avocats de I. Ngakoutou ont adressé mi-août une requête au président-rapporteur du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, l’appelant à agir auprès des autorités tchadiennes en vue de la «libération immédiate et définitive» de I. Ngakoutou, ainsi qu’à enquêter «sur sa privation de liberté».

Ses conseils ont en outre déposé plainte contre X mi-août en France auprès de la procureure de la République du tribunal judiciaire de Paris concernant la situation de I. Ngakoutou.

Des ONG nationales et internationale ainsi que l’opposition dénoncent régulièrement des «violations des droits humains» et une «répression», parfois dans le sang, dans ce vaste pays sahélien d’Afrique centrale.

Mahamat Idriss Déby Itno a été élu président au premier tour le 6 mai avec 61% des voix, lors d’une élection jugée «non crédible» par des ONG après une période de transition de trois ans débutée après la mort de son père le maréchal Idriss Déby Itno, qui a dirigé le Tchad d’une main de fer plus de 30 ans, tué par des rebelles en se rendant au front.

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