Les rassemblements sporadiques à l’appel de l’opposition ont été rapidement dispersés hier par un important dispositif policier à N’Djamena, la junte au pouvoir au Tchad ayant interdit toute manifestation, rapporte l’AFP.
Wakit Tamma, un collectif de partis de l’opposition et d’associations de la société civile, a appelé à manifester contre le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président Idriss Déby, au pouvoir sans partage pendant plus de 30 ans, tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021. Wakit Tamma souhaite manifester à la veille de l’ouverture, aujourd’hui à N’Djamena, du dialogue national entre l’opposition civile et armée et la junte au pouvoir. Un dialogue qui doit déboucher sur des «élections libres et démocratiques» et la remise du pouvoir aux civils. Wakit Tamma ne participera pas au dialogue, qu’elle considère comme «biaisé». La manifestation a été interdite par le ministre de la Sécurité publique, estimant que les organisateurs de la marche n’ont pas «respecté le délai légal de dépôt».
Dans un communiqué publié jeudi, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), groupe rebelle à l’origine de l’offensive qui a tué Idriss Déby, et qui ne participera pas au dialogue national, a apporté son soutien à la manifestation de Wakit Tamma. «Au lieu de prendre les dispositions nécessaires pour sécuriser ces manifestations, comme d’habitude, la junte ordonne de manière abusive leur interdiction», selon le communiqué.
Les manifestations de l’opposition sont régulièrement interdites par les autorités.
En avril 2021, quelques jours après l’arrivée au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, six personnes ont été tuées à N’Djamena, la capitale, et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations interdites par les autorités, organisées par l’opposition et la société civile.