La situation dans le détroit de Taïwan reste tendue, avec l’armée taïwanaise en état d'alerte après la détection du porte-avions chinois *Liaoning* dans les eaux au sud de l’île, près du canal de Bashi. Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué que le porte-avions se dirige probablement vers le Pacifique occidental, et Taïwan se prépare à réagir si nécessaire.
Cette nouvelle incursion s’inscrit dans un contexte de pressions militaires croissantes de Pékin sur Taipei. Depuis l'élection de Tsai Ing-wen en 2016, suivie de celle de Lai Ching-te en 2023, les relations entre Taïwan et la Chine se sont encore détériorées. Pékin considère Taïwan comme une province renégate et n’a jamais exclu l’usage de la force pour reprendre l’île, intensifiant les exercices militaires dans les eaux et l’espace aérien autour de Taïwan.
Le président taïwanais Lai Ching-te, qualifié de « séparatiste » par Pékin, a réaffirmé récemment son engagement à « résister à l'annexion » de Taïwan. En réponse, la Chine a averti que ces « provocations » pourraient entraîner de graves conséquences pour les Taïwanais.
Les États-Unis, tout en reconnaissant officiellement Pékin depuis 1979, restent un allié majeur de Taïwan et un fournisseur clé d'armes. Le secrétaire d'État Antony Blinken a récemment mis en garde contre toute provocation chinoise, soulignant l'importance de maintenir la stabilité dans la région, qui est cruciale pour l'économie mondiale. Ces tensions rappellent l’histoire complexe entre Pékin et Taipei, remontant à la guerre civile chinoise qui a vu les nationalistes de Tchang Kaï-chek se réfugier à Taïwan en 1949 après leur défaite contre les communistes dirigés par Mao Tsé-toung.