L'armée chinoise a débuté mardi 22 octobre des exercices avec des tirs à munitions réelles près de Taïwan, poursuivant ainsi la pression militaire sur l'île. Les autorités taïwanaises ont qualifié ces manœuvres de « menace » pour la stabilité régionale et ont affirmé surveiller attentivement la situation.
Pékin avait déjà mené de vastes manœuvres à la mi-octobre, mobilisant un nombre record d'avions et de navires militaires autour de Taïwan. Le président chinois, Xi Jinping, avait alors exhorté ses troupes à se préparer à la guerre. Lundi, l'Administration chinoise de la sécurité maritime de Pingtan, une localité de la province du Fujian, avait annoncé des tirs à munitions réelles dans une zone maritime d'environ 150 kilomètres carrés, située à une centaine de kilomètres de Taïwan. Pingtan est le point de Chine continentale le plus proche de l'île. Toutefois, l'Administration n'a pas précisé qui mènerait les tirs ni leur objectif.
Le ministère taïwanais de la défense a déclaré suivre de près ces exercices, les qualifiant de « tactiques d'intimidation » de la part de Pékin pour renforcer son influence dans le détroit de Taïwan. Le premier ministre taïwanais, Cho Jung-tai, a condamné ces manœuvres comme étant une « menace qui sape la paix et la stabilité régionales ».
Pendant le week-end, un navire de guerre américain et un autre canadien avaient traversé le détroit de Taïwan, une zone stratégique de 180 kilomètres de large. Ce passage régulier des forces occidentales vise à affirmer le statut de voie navigable internationale de cette zone, une démarche que Pékin a vivement critiquée, accusant les États-Unis et leurs alliés de perturber la stabilité du détroit.
Les exercices chinois mi-octobre, baptisés Joint Sword-2024B (« Épées tranchantes unies-2024B »), avaient mobilisé avions de chasse, drones, navires de guerre et garde-côtes dans des zones situées au nord, au sud et à l'est de Taïwan. Xi Jinping avait, la semaine dernière, réitéré l'appel à renforcer la préparation militaire de la Chine lors d'une visite à la Force des missiles de l'armée, comme l'ont rapporté les médias d'État.