#Escapade dans le fahs algérois

Escapade dans le Fahs algérois : Baba Hassen ou l’histoire d’un haouch (*)

27/04/2023

Berceau d’une importante localité nichée dans le Fahs algérois, Baba Hassen est un ancien domaine de l’époque ottomane, devenu aujourd’hui une grande banlieue de l’Algérois. A une époque donnée, on pouvait toujours voir dans le territoire du Fahs algérois quelques rares édifices à moitié en ruine, des maisons dégradées et surtout des fermes qui avaient jadis appartenu à de riches maures, des janissaires, de hauts dignitaires, ou encore au beylik. Le souvenir des anciens propriétaires de ces vieux domaines revient aujourd’hui dans les noms de certaines de nos villes de banlieue à l’instar d’Hussein Dey, Dély Ibrahim, Baba Ali, Bou Ismaïl, Bir Mourad Raïs et Baba Hassen. Cette dernière localité tient son nom d’un dey qui a régné à Alger entre 1791 à 1798. Ce fut un souverain qu’on connaissait aussi sous d’autres appellations telles que Sidi Hassen, ou encore Pacha Hassen. Son prédécesseur, Baba Mohamed, mourut le 12 juillet 1791 à l’âge de 81 ans. Il le remplace aussitôt sur le trône. Il était son fils adoptif et occupait la fonction de khaznadji, ce qui équivaudrait de nos jours à un poste de ministre des Finances.

Escapade dans le Fahs algérois : Hydra ou Haïdra de Ness el H’dar

23/04/2023

Hydra dépendait primitivement du territoire de Bir El Khadem lequel était au temps des Turcs, l’un des sept cantons les plus peuplés du fahs algérois. Plus tard, à l’issue de l’organisation administrative du 22 avril 1835, les collines verdoyantes d’Hydra furent rattachées à la commune de Bir Mourad Raïs qui conservait, jusqu’ici, son aspect campagnard. Avant l’occupation française, son espace géographique se résumait à la campagne vallonnée et boisée qui bordait la rive droite de l’oued El Kniss et qui s’étalait au départ de l’aqueduc turc, jusqu’au marabout et cimetière de Sidi Yahia, au sud. Elle n’aura sa toute première mairie qu’en 1984, constituée alors de quelques anciens et nouveaux quartiers tels que le Val d’Hydra, Le Paradou, Saïd Hamdine, La Colonne Voirol, Djenane El Malik et Sidi Yahia en souvenir d’un illustre saint personnage. Son véritable nom est «Haïdra» (*), tel qu’il était autrefois prononcé par les banlieusards. L’expression tire vraisemblablement son origine du qualificatif hadri, qui se traduit en langue française par «citadin». Difficilement prononçable par les Européens, le mot Haïdra avait été au fil du temps altéré en Hydra. Les anciens habitants du fahs ou la proche campagne d’Alger étaient surnommés «Ness zarb el m’dina» ou «Ness El H’dar», littéralement «les citadins».

Escapade dans le Fahs algerois : Hamma ou le bain maure des faubourgs d’Alger (*)

20/04/2023

Contrairement à ce que peuvent penser ou dire les anciens Algérois, l’origine du nom du quartier dit El Hamma, vieux quartier dans la commune de Belouizdad, n’est pas emprunté du terme «fièvre». Le toponyme Hamma n’est, en effet, que le diminutif de hammam, terme qui signifie en langue arabe «chaleur». L’appellation est due à l’existence jadis à cet emplacement même d’un hammam qui se faisait aussi appeler bain turc ou bain maure. Soulignons qu’une ville de la côte turquoise algéroise, toute proche de celle de Raïs H’midou et Miramar (mot occitan qui veut dire vue sur mer) porte également le nom de Hammamet à cause des bains romains qu’on pouvait, par le passé, voir dans son centre-ville. Situé au cœur de la commune de Belouizdad, le quartier Hamma faisait partie à l’époque du découpage administratif ottoman d’outane el fahs, lequel territoire était constitué de sept grands quartiers, à savoir Bouzaréah, Béni Messous, Zouaoua, Aïn Ezzebboudja, Bir El Khadem, El Qûbba et El Hamma. El Hamma abrite de nombreux sites touristiques, à l’image de son vaste jardin botanique, sa grotte de Cervantès et autres monuments historiques et résidences de luxe construites dans le genre mauresque autrefois habitées pas des personnalités très influentes.

Escapade dans le Fahs algérois : Ben Aknoun ou Djenane Ben Sahnoun (*)

16/04/2023

Dans cette escapade, nous déroulons la rétrospective ou l’histoire de cette ancienne propriété rurale avec ses luxuriants jardins. Le territoire de Ben Aknoun dépendait anciennement d’Aïn Ezzebboudja, un canton d’une certaine importance, issu de l’ancien découpage administratif ottoman. Il faut reconnaître que le quartier d’Aïn Ezzebboudja avait acquis, en ce temps-là, une certaine renommée pour sa fontaine de l’olivier sauvage dont il porte le nom d’ailleurs. C’est à partir de là que l’eau fut transportée vers Alger via un aqueduc.  Il y a plus de deux siècles, Ben Aknoun ne ressemblait pas à un village, mais plutôt à un immense jardin, émergeant en plein milieu de la nature. Les habitants de la banlieue le désignaient par Djenane Sidi Ben Sahnoun en allusion au marabout de ce nom, qui fut autrefois, un haut dignitaire occupant la fonction d’Agha. C’est au pied d’un olivier centenaire qu’on surnommait le marabout olivier, toujours debout à proximité de l’actuelle porte d’entrée du lycée El Mokrani, que les autochtones venaient, autrefois, témoigner leur vénération à ce saint personnage. Certains historiens pensent qu’après sa mort, sa dépouille aurait été inhumée en ce lieu.

Escapdade dans le Fahs algérois : Kouba ou Qûbbat El Hadj Pacha (*)

13/04/2023

Le nom de la ville de Kouba lui vient du mot arabe qûbba, allusion à un mausolée coiffé d’une immense coupole dominant autrefois la plaine et le port d’Alger. A une certaine époque, les femmes affluaient de toutes parts dans l’enceinte de ce marabout, elles s’installaient sous l’ombre d’un énorme olivier qui l’ombrageait, s’y livraient à des collations et des papotages. Ce dôme (qûbba) fut bâti en 1543 par Hadj Pacha, dont le nom complet est El Hadj Bachir ben Ateladja le Turc, un dignitaire qui avait sa résidence de plaisance dans le coin. Ce dernier exerçait à cette époque le commandement de la Régence d’Alger, d’où d’ailleurs l’appellation ancienne de fahs qûbbat El Hadj Pacha, qui fut par la suite par une tendance à l’abréviation raccourcie pour devenir fahs El Qûbba, puis finalement El Qûbba ou carrément Kouba.

Escapade dans le Fahs algérois : Chéraga ou les gens de … l’Est

09/04/2023

La création du village de Chéraga remonte à l’année 1842. Pour la formation de centres de population agricoles dans le Sahel algérois, l’administration de l’occupation adopta parallèlement l’arrêté du 18 avril 1841 qui autorisait l’expropriation des terres. C’est dans cette histoire que la tribu des Chéraga perdit à tout jamais ses biens fonciers. Le bourg de Chéraga fut à l’origine peuplé en majeure partie d’agriculteurs, viticulteurs et artisans venus de la ville de Grasse, une région qui chevauche le Var et les Alpes maritimes. Les familles pionnières qui occupèrent le centre en voie de fondation étaient des gens connus pour la culture des plantes aux essences odoriférantes.

Escapade dans le Fahs algérois : Bouzaréah ou la citadelle éventée

06/04/2023

A l’origine, le nom de Bouzaréah est inspiré d’une vieille citadelle qui s’érigeait autrefois sur son territoire et que les autochtones surnommaient Bordj Erriah, (fort soumis aux caprices des vents). Ce toponyme a été modifié graduellement, transcrit de différentes manières à l’époque coloniale, à savoir Boudjaréah, Boudjaria, Boudzaréa et, enfin, Bouzaréah. Par contraction, la dénomination actuelle – celle de l’administration coloniale – a fini par s’imposer à nos jours dans le livret toponymique. Le lieu de la garnison, qui se trouve à quelques mètres seulement de la place du centre-ville, pourrait être, selon toute vraisemblance, l’assise de l’ouvrage défensif, dont la cité tient le nom.

Escapade dans le fahs algérois : Dély Ibrahim ou le haouch du dey Ibrahim le fou

30/03/2023

En cette journée du 14 août 1710, le corps sans vie de Dély Ibrahim fut découvert parmi 117cadavres qui jonchaient le sol du palais. La dépouille de Dély Ibrahim fut traînée dans la rue puis suspendue, un temps, à un crochet fixé près de la porte de Bab Azzoun (étymologiquement bab Lahzoun, ou «porte des lamentations»). Cinq mois seulement après son accession au trône, il rejoignit ses prédécesseurs au cimetière de l’ancien fort des Vingt-quatre heures à Bab El Oued. Son tombeau fut couronné d’une espèce de qûbba, comme l’exigeait la tradition pour tous les souverains turcs. Il eut pour successeur le dey Ali Chaouch, (1710-1718). Tout comme Dély Ibrahim, les deys Baba Hassen, et Baba Ali alias Bousbaâ (1755-1766), vont léguer leurs noms à de grands haouchs des environs d’Alger, devenus aujourd’hui trois grandes villes.


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