Intégrée dans le programme des journées médicales internationales devant se tenir ce week-end à Oran, la question de l’accès aux soins revêt une grande importance dès lors qu’elle demeure posée dans nombre de sociétés.
Articulée autour du thème de l’éthique médicale, cette rencontre scientifique verra des interventions de spécialistes sur des problématiques induites par la transformation numérique. «L’éthique des soins à l’ère de l’intelligence artificielle» et « La santé connectée : enjeux légaux et éthiques» sont, entre autres, les conférences prévues lors de cette rencontre des professionnels et des chercheurs en sciences médicales. L’opinion publique attend particulièrement des éclairages sur l’état actuel du système de soins et les perspectives de son évolution au bénéfice de larges franges de la population.
Les organisateurs notent dans la présentation de ce carrefour des experts que «selon les politiques de santé et les règlements propres à chaque pays, l’accès aux soins est loin d’être égalitaire et souffre souvent de disparités non acceptables». «Les nouveaux défis éthiques de la santé dans les pays en développement» est l’intitulé de l’intervention d’un praticien de Tunisie, parmi les exposés attendus lors de cette manifestation.
L’un des initiateurs, s’exprimant dans la presse nationale, soulignera que des aspects de nature à focaliser l’attention des citoyens et des demandeurs de soins en particulier, à l’exemple de la «nomenclature des actes, le remboursement et la réalité du terrain» seront développés au cours de ces journées.
De grands investissements ont été engagés ces dernières années en faveur du secteur de la santé au niveau national. Des équipements médicaux devenus indispensables, tel que le scanner, ainsi que des appareils qui ont longtemps manqué dans les hôpitaux publics, comme l’IRM (Imagerie par résonance magnétique), ont été affectés récemment à des structures sanitaires à travers le pays.
Le volet infrastructurel a également bénéficié d’un programme de rénovation qui a concerné de nombreux établissements, de même que de nouveaux projets d’édification ont été affectés pour relayer d’anciens hôpitaux arrivés à saturation.
D’autres chantiers restent encore en suspens et sont précisément cruciaux, vu qu’ils sont liés à l’accès aux soins et à la couverture sociale des patients, dont une grande partie a recours au secteur privé. La multiplication des espaces de réflexion à l’initiative des spécialistes aidera les pouvoirs publics à mettre en œuvre les solutions idoines pour répondre aux attentes de la population dans ce registre névralgique. La mise en place d’un système de santé englobant le public et le privé est un ancien projet qui commande d’être relancé, dans une démarche de complémentarité garantissant un traitement et un suivi optimisés des patients.
Défini il y a de très nombreuses années, le système de remboursement encore en vigueur devra être rendu plus proche, sinon indexé à la réalité des tarifs des soins pratiqués dans les cabinets médicaux, les cliniques et les laboratoires d’analyses ou d’exploration radiologique relevant du secteur privé. Témoin des grands afflux des malades dans les structures médicales les mieux équipées, lors de la pandémie de la Covid-19, l’ancien ministre de la Santé annonçait, en juin 2022, la «révision de la liste des activités médicales et une tarification unifiée», en encourageant, notamment, un système de conventionnement.
Plus que des rencontres médicales, le secteur de la santé mérite des états généraux qui auront pour objectif d’allier la modernisation technique et infrastructurelle à une prise en charge efficace et sécurisée des malades.