Syrie : 19 combattants pro-Iran tués par des frappes

31/12/2023 mis à jour: 08:26
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L’armée israélienne a mené plusieurs attaques contre des groupes présumés affiliés à l’Iran

Dix-neuf combattants affiliés à l’Iran ont été tués hier et une vingtaine blessés dans des frappes aériennes «probablement israéliennes» contre des sites dans l’est de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), relayé par l’AFP. 

«Dix-neuf combattants affiliés à l’Iran, dont quatre Syriens et six Irakiens, ont été tués dans au moins neuf frappes aériennes ayant visé des positions militaires à Boukamal et ses environs», dans la province de Deir Ezzor, frontalière de l’Irak, a annoncé l’ONG. Les frappes sont «probablement israéliennes», a déclaré le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui a dit dans un premier temps qu’elles pourraient avoir été menées par le Pentagone. Un responsable militaire américain, qui a requis l’anonymat, a déclaré que «les Etats-Unis n’ont mené aucune frappe défensive durant la nuit» de vendredi à samedi.
 

Ces propos interviennent sur fond de multiplication des attaques de groupes pro-Iran visant l’armée américaine en Syrie et en Irak depuis le début de la guerre à Ghaza le 7 octobre. Une cargaison d’armes en provenance d’Irak et un entrepôt de munitions ont également été ciblés et d’importantes explosions ont retenti, a ajouté l’OSDH, basé au Royaume-Uni, mais disposant d’un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. Par ailleurs, des «bombardements terrestres israéliens» au cours de la nuit ont tué deux combattants d’un groupe affilié au Hezbollah libanais, soutenu par Téhéran, dans la province de Qouneitra (sud), a indiqué l’OSDH.

 Les deux hommes, «d’origine palestinienne», sont «membres d’un groupe affilié à la Résistance syrienne pour la libération du Golan (annexé par Israël, ndlr), qui travaille avec le Hezbollah libanais», a ajouté l’OSDH. L’armée israélienne a annoncé hier matin mener des frappes en Syrie après que deux roquettes tirées depuis le pays soient tombées sur un territoire sous son contrôle. L’Iran soutient des groupes armés en Syrie, sur fond de guerre entre Israël et le Hamas à Ghaza, mouvement islamiste palestinien soutenu par l’«axe de la Résistance» à Israël, dont fait notamment partie Téhéran. De son côté, le Hezbollah a annoncé hier que quatre de ses combattants ont été tués «sur la route de Jérusalem», terme employé par la formation pour désigner ses membres tombés depuis le 7 octobre. Le parti échange quotidiennement des tirs avec Israël à la frontière israélo-libanaise.
 

Période de convulsions

Ces frappes sont menées sur fond de multiplication des attaques de groupes pro-Iran visant son armée en Syrie et en Irak depuis le début de la guerre à Ghaza le 7 octobre.

Environ 2500 militaires américains se trouvent en Irak et 900 en Syrie dans le cadre d’un dispositif destiné à lutter contre une éventuelle résurgence du groupe jihadiste Etat islamique (EI). Mi-novembre, huit combattants affiliés à l’Iran ont été tués dans des frappes américaines qui ont visé deux sites dans la même province, selon l’OSDH.Au moins 105 attaques contre des cibles américaines en Syrie et en Irak ont été recensées par Washington depuis mi-octobre, d’après un responsable militaire américain qui a requis l’anonymat. La majorité a été revendiquée par le groupe Résistance islamique en Irak, qui dénonce le soutien américain à Israël.

 Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie voisine depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre. Selon un responsable américain qui a requis l’anonymat, plusieurs roquettes ont été tirées mardi matin contre la base de coalition internationale antidjihadistes dirigée par les Etats-Unis à Shaddadi, dans le nord-est de la Syrie. Il n’y a eu ni victimes ni dégâts, a-t-il dit.

Lundi, le général de brigade Razi Moussavi, un important commandant de la Force Qods, branche des opérations étrangères et unité d’élite des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, a été tué dans un tir de missile, au sud de Damas. Téhéran a accusé Israël, qui n’a pas démenti. L’armée israélienne, qui a intensifié ses frappes en Syrie depuis le 7 octobre, les revendique rarement. 

Mais elle a déclaré à plusieurs reprises qu’elle ne permettrait pas à son ennemi juré, l’Iran, d’étendre sa présence dans ce pays, notamment via des milices ou des groupes armés comme le Hezbollah.

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