Surveillance des sanctions contre la Corée du Nord : Pyongyang qualifie d’«illégal» le nouvel organisme

21/10/2024 mis à jour: 02:54
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La Corée du Nord est visée par des sanctions de l'ONU, notamment sur le plan économique

La ministre nord-coréenne des Affaires étrangères a qualifié hier d’«illégale et illégitime» la nouvelle équipe de surveillance des sanctions contre son pays, rapporte l’AFP citant un média. 

Cet organisme comprenant 11 pays, dont les Etats-Unis et la Corée du Sud, a été mis en place mi-octobre après le veto en mars de la Russie contre le renouvellement d’un groupe d’experts de l’ONU surveillant les sanctions internationales à l’encontre de la Corée du Nord. Ce veto a mis fin à la surveillance officielle des vastes sanctions imposées à Pyongyang à partir de 2006 pour ses programmes nucléaires et militaires interdits par l’ONU. «Les pays impliqués dans l’imposition de sanctions illégales et scandaleuses contre la République populaire et démocratique de Corée devront payer le prix fort», a affirmé la ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son Hui, dans un communiqué publié par l’agence officielle KCNA. Le nouveau mécanisme de surveillance est «totalement illégal et illégitime», a-t-elle écrit, et «son existence même constitue un déni de la Charte des Nations unies».

Les pays membres du nouvel organisme, baptisé Equipe multilatérale de surveillance des sanctions (MSMT), sont la Corée du Sud, les Etats-Unis, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Les sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord, qui visaient à l’origine les technologies susceptibles de servir à des programmes d’armement, se sont élargies au fil des années et concernent désormais de vastes domaines de l’économie (plafonnement des livraisons de pétrole, interdiction d’exporter du charbon ou du minerai de fer, interdiction d’envoyer des travailleurs à l’étranger, interdiction d’importer ou d’exporter des produits textiles, restrictions bancaires, entre autres). Selon le groupe d’experts de l’ONU, ces sanctions sont toutefois abondamment contournées ou violées. La Corée du Nord continue ainsi d’importer illégalement du pétrole et d’autres biens, à accéder au système financier international ou encore à envoyer des travailleurs à l’étranger.

Relations dégradées

La Corée du Sud accuse également la Corée du Nord de livrer des armes à la Russie et, récemment, d’avoir envoyé des soldats pour combattre en Ukraine. La Corée du Nord et celle du Sud restent techniquement en guerre, le conflit très meurtrier de 1950 à 1953 ayant débouché sur un armistice et non un traité de paix. Mais alors que Kim Jong Un a construit un arsenal nucléaire, Séoul ne dispose pas de l’arme atomique. Le Sud est placé sous le parapluie nucléaire américain, et Séoul et Washington conduisent régulièrement des exercices militaires conjoints de grande ampleur, ce qui révolte Pyongyang. Les relations entre les deux Corées sont à leur point le plus bas depuis des années. Alors que la semaine dernière, Kim Jong Un annonçait que le Nord a abandonné «l’idée déraisonnable de la réunification».

Samedi, la Corée du Nord a affirmé avoir récupéré l’épave d’au moins un drone «venu de Corée du Sud», publiant des images de l’appareil dont certains experts ont confirmé l’origine sud-coréenne. Le 11 octobre, le Nord a accusé Séoul d’avoir envoyé dans l’espace aérien de sa capitale Pyongyang des drones chargés de tracts de propagande, ce que le Sud a nié.

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