Un autre journaliste en prison pour… un article de presse. Il s’agit, cette fois-ci, de Belkacem Houam, qui travaille dans la rubrique nationale au quotidien arabophone Echorouk.
Ayant rédigé, dans l’édition de son journal de mercredi dernier, un article sur les dattes et la problématique de leur exportation, le journaliste a été convoqué jeudi, selon un communiqué de la direction du journal, par les services de sécurité. Il a été présenté, le même jour, devant le procureur de la République qui a transféré son dossier au juge d’instruction près le tribunal d’Hussein Dey d’Alger.
Ce dernier a décidé de le placer sous mandat de dépôt. Selon la direction d’Echorouk, l’incarcération du journaliste a eu lieu suite à une plainte du ministère du Commerce qui n’a pas apprécié le contenu d’un article «évoquant le refoulement d’une cargaison de dattes algériennes par la France en raison de l’utilisation d’insecticides».
Ce faisant, la direction du journal affirme avoir engagé «un collectif d’avocats pour défendre son employé et le faire sortir rapidement de prison». «Notre journaliste n’a rédigé qu’un article dans un contexte clair, qui est celui d’informer les pouvoirs publics d’un problème, selon les déclarations des opérateurs eux-mêmes, et dans la défense de la réputation du produit national et la protection des exportations algériennes.
Et cela loin de toute interprétation arbitraire qui n’a rien à voir avec les objectifs et l’orientation du sujet», écrit la direction d’Echorouk. L’incarcération de Belkacem Houam a suscité, depuis hier matin, l’indignation des professionnels de la presse qui n’ont pas manqué de relever, dans des réactions sur leurs pages Facebook, le fait que «la dépénalisation des délits de presse, consacrée par la Constitution, n’a pas été respectée».