Le gouvernement suédois a annoncé son intention d'autoriser les témoins anonymes dans les enquêtes et les procès pour lutter contre la loi du silence imposée par les gangs criminels. Cette initiative, présentée par le ministre de la Justice Gunnar Strommer, vise à briser la culture de la peur qui rend difficile la lutte contre les réseaux criminels violents qui se disputent le contrôle du trafic de drogue en Suède. En 2023, la police suédoise a recensé 363 fusillades ayant causé 53 morts, pour la plupart attribuées aux gangs.
Le projet de loi prévoit que l'anonymat des témoins sera réservé aux cas où un risque tangible de menace contre eux ou leurs proches existe, et où le crime présumé est passible d'une peine d'au moins deux ans. Cependant, cette mesure suscite la controverse. Le Conseil législatif suédois, qui évalue les projets de loi avant leur soumission au Parlement, a exprimé des doutes sur l'efficacité du dispositif, soulignant que les bénéfices pourraient être limités par rapport aux enjeux juridiques soulevés. En réponse, le ministre a affirmé que le texte avait été modifié pour répondre à ces critiques et qu'il espérait voir le projet de loi entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain.
Cette proposition est une promesse de la coalition au pouvoir, soutenue par l'extrême droite depuis 2022, avec des engagements forts contre la criminalité et l'immigration. Les débats autour de ce projet soulignent les tensions entre la nécessité de renforcer la protection des témoins et le respect des droits des accusés à une défense équitable.