Structures de santé à Boumerdès : Manque d’équipements et de médecins spécialistes

01/08/2024 mis à jour: 00:41
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Beaucoup reste à faire en matière de prise en charge dans les hôpitaux à Boumerdès

Le manque de médecins spécialistes se fait encore sentir dans plusieurs structures de soins de la wilaya de Boumerdès. Après les services de radiologie et de gynécologie obstétrique, désormais, même la chirurgie infantile en pâtit. 

«La garde CCI est assurée au niveau d’un seul point à travers toute la wilaya. Elle a lieu soit à l’EPH de Dellys, soit à Bordj Menaiel ou à Thénia. Mais ce programme ne garantit pas une meilleure prise en charge des patients», a fait remarquer récemment un élu lors de la dernière session de l’APW. Avant-hier, un parent habitant à Boumerdès a été obligé d’aller à l’hôpital de Dellys pour soigner son fils qui souffrait d’une fracture au genou. «C’est un parcours du combattant. Il faut au moins une heure pour y arriver», a-t-il confié. 

A Thénia, le dernier chirurgien CCI est parti en congé cette semaine alors que certains réclament d’y instaurer une garde H24 au motif que cette localité est située au centre de la wilaya. «Il n’en pouvait plus. En plus des consultations, il assurait une moyenne de cinq gardes par mois», dira un de ses collègues. «Auparavant, on avait quatre chirurgiens, un a été muté, deux ont démissionné et le dernier est allé se reposer», poursuit-il, soulignant que la plupart des enfants nécessitant des interventions chirurgicales en urgence partent vers Alger. A l’EPH de Bordj Menaiel, les patients nécessitant une échographie sont orientés vers le secteur privé. «On a un scanner mais pas d’échographe», déplore un médecin. 

Le service de chirurgie infantile est dépourvu de scope, un appareil indispensable pour traiter les cas présentant de graves fractures. Le bloc maternité tourne depuis un mois avec les infirmières et les sages-femmes, indique un employé du service. «La direction a annoncé le recrutement de deux gynécologues début août. On attend», poursuit-il. A Thénia, avant il y avait neuf gynécologues et maintenant, il en reste seulement quatre. Là aussi, on prévoit l’arrivée prochainement d’un professeur et des résidents pour réduire la pression. «Quand le médecin perçoit 1800 DA pour une garde, il est normal qu’il quitte le service public. Logiquement, il  doit être payé à l’acte comme dans le secteur privé. Celui qui fait huit interventions chirurgicales par jour ne doit pas être payé comme celui qui assure juste des consultations», suggère un cadre du secteur. 

Du côté du sanatorium, l’ancien bloc de l’EPH touché par le séisme, les travaux de confortement avancent à pas de tortue. «L’entrepreneur a jusqu’au mois de mars pour terminer. Les délais  ont été fixés à 13 mois alors qu’ils devaient être de 6 mois maximum», lance un infirmier, précisant que des centaines d’interventions  chirurgicales ont été ajournées à cause de la fermeture de ce bloc de 120 lits. «On fait les cas urgents et quelques opérations chaque jour au niveau du service ophtalmologie cédé pour la chirurgie générale depuis 2001», dit-il.  
 

Pannes répétitives  

Dans cet EPH, les équipements en panne sont légion. Faute d’appareils d’endoscopie, inutile d’espérer obtenir un RDV pour une coloscopie ou une fibroscopie. Au service ophtalmologie, l’unique de la région, 80% des équipements, dont l’OCT et deux lasers, sont hors service depuis des années, a-t-on appris sur place. Un médecin affirme que la direction a fait venir des techniciens à maintes reprises pour les réparer, en vain. «Maintenant, on ne fait que l’angiographie et l’échographie visuelle. Plus de 700 malades souffrant de cataracte attendent d’être opérés. On ne fait que ça depuis trois ans», explique-t-il. Abordé devant les urgences, un malade dit avoir tout fait chez le privé pour diagnostiquer sa maladie. «Ils n’ont même pas d’échographie bien que c’est la moindre des choses qu’on puisse trouver dans un hôpital», regrette-t-il. «Pour remédier à ce type d’insuffisances, il faut de l’argent. Or, parfois il est plus facile d’obtenir un projet de polyclinique qu’une subvention pour équiper un bloc opératoire», explique un responsable du secteur, ajoutant que même les subventions sur le budget de wilaya sont inexistantes. 

L’APW a réservé récemment  13,6 milliards pour réaliser diverses opérations au niveau des édifices relevant de l’administration locale, 7,4 pour les daïras et 5,1 pour la maison d’hôte et la résidence officielle. La santé, elle, a eu droit à une enveloppe de 900 millions pour réhabiliter une salle de soin à Khemis El Khechna.  Rien de plus ! 
 

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