Au moins 20 personnes ont été tuées par des tirs d’artillerie imputés aux paramilitaires soudanais sur un camp de déplacés situé dans la vaste la région du Darfour, dans l’ouest du pays, a annoncé lundi un groupe pro-démocratie.
«Les informations que nous avons reçues jusqu’à présent sur les victimes parmi les résidents du camp de déplacés d’Abou Chouk font état d’au moins 20 morts et 32 blessés», a déclaré lundi dans un communiqué le comité local de résistance d’Al Facher, un groupe pro-démocratie qui documente et organise l’entraide entre habitants, cité hier par l’AFP.
Le comité, qui n’a pas précisé quand l’attaque a eu lieu, a fait état de «tirs délibérés des paramilitaires sur le marché et la place du camp». Al Facher est assiégée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023, qui tentent depuis mai de s’emparer de cette capitale de l’Etat du Darfour-Nord, la dernière échappant à leur contrôle.
Près d’Al Facher, des combats intenses entre l’armée et les FSR ont fait basculer Zamzam, un autre camp de déplacés, dans la «famine», a déclaré début août le Comité international chargé d’évaluer l’insécurité alimentaire soutenu par les Nations unies.
Des responsables onusiens ont dénoncé les entraves imposées par les deux parties à l’accès de l’aide humanitaire et réclamé l’ouverture du point de passage frontalier d’Adre, entre le Tchad et le Darfour, que le gouvernement allié à l’armée a récemment rouvert.
Hier, Alessandra Velluci, une porte-parole des Nations unies, a déclaré qu’un deuxième convoi a traversé le passage, transportant environ 205 tonnes d’aide alimentaire pour quelque 17 000 personnes.
Situé à quelque 400 kilomètres de la frontière, le camp de Zamzam abrite environ un demi-million de personnes.
La guerre au Soudan oppose l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah Al Burhane, aux FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de dix millions de personnes, selon l’ONU.