«SOS Bab El Oued» : Nacer Meghnine quitte la prison

07/04/2022 mis à jour: 04:53
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Le président de l’association SOS Bab El Oued, Nacer Meghnine, a quitté la maison d’arrêt d’El Harrach, mardi soir, après avoir purgé sa peine d’un an de prison ferme, il devait quitter la prison le 20 avril. Arrêté le 17 avril 2021, lors de la marche du vendredi, Meghnine avait été placé en détention provisoire trois jours plus tard (le 20 avril).

Le siège de l’association qu’il a fondée et qu’il préside avait été perquisitionné. Plusieurs chefs d’accusation avaient été retenus contre Nacer Meghnine : «participation à des délits qui portent atteinte à l’intérêt national et l’unité nationale», «perception de l’argent d’une instance étrangère dans le but de commettre des faits qui touchent à l’unité nationale et à l’ordre public», «possession et distribution de tracts qui portent atteinte à l’intérêt national» et «incitation à regroupement non armé».

Son arrestation a provoqué l’émoi chez beaucoup d’Algériens, l’association SOS Bab El Oued, très active, est connue pour son engagement en faveur de la jeunesse de ce quartier populaire.

Défenseur des droits de l’homme, activistes et militants de partis politiques de l’opposition avaient conclu que ce qui est reproché à l’association c’est l’engagement de ses membres dans le hirak.

A rappeler, à cet effet, que dans le sillage de l’arrestation de Nacer Meghnine, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) avait rendu public un communiqué dans lequel elle annonçait l’arrestation d’«un groupe criminel composé de 8 suspects, âgés de 26 à 60 ans, opérant sous le couvert d’une association culturelle non agréée au niveau de Bab El Oued à Alger».

Requalification des faits

Il aura fallu attendre près de cinq mois pour que le procès soit programmé : le président de SOS Bab El Oued est condamné à huit mois de prison ferme (verdict rendu le 26 septembre) par le tribunal de Hammamet (Bab El Oued), alors que le parquet avait requis deux années de prison ferme. Lors de son procès en appel tenu le 31 octobre à la cour d’Alger, la peine est aggravée passant de huit mois ferme à une année.

Il faut noter, par ailleurs, que dans le prolongement des libérations provisoires dont ont bénéficié des détenus d’opinion, des juges d’instruction ont décidé d’une requalification des faits qui sont reprochés à certains d’entre eux.

C’est le cas, notamment, de Lazhar Zouaimia et Abdelkrim Zeghileche, tous deux libérés le 30 mars dernier. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), «le juge d’instruction près le tribunal de Constantine a requalifié les faits et a éliminé les accusations criminelles». Zeghileche et Zouaimia avaient été arrêtés respectivement le 24 janvier et le 19 février. Leurs procès ne sont pas encore programmés. Celui de Chafik Medjahid, quant à lui, a été fixé pour le 17 avril courant.

Dans son cas également, il y a eu le mois passé une requalification des faits avec élimination des accusations criminelles.

En dernier lieu, il est utile de rappeler que le procès du journaliste et responsable de Radio M et Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi qui devait se tenir mardi dernier, a été reporté au 19 avril. 

El Kadi est poursuivi par le ministère de la Communication (une plainte déposée du temps de Amar Belhimer) au sujet d’un article publié sur le site de Radio M. Le journaliste est depuis sous contrôle judiciaire.

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