Sommet des Brics en Afrique du Sud : Le président russe Vladimir Poutine n’ira pas à la réunion

20/07/2023 mis à jour: 07:16
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Vladimir Poutine ne sera pas au sommet des Brics fin août

Le président russe, Vladimir Poutine, ne participera pas au sommet des Brics fin août à Johannesburg, a annoncé hier la présidence sud-africaine, citée par l’AFP. L’Afrique du Sud préside le groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et accueillera du 22 au 24 août le 15e sommet de ces puissances émergentes, auquel V. Poutine est convié. 

Mais le président russe est visé depuis mars par un mandat de la Cour pénale internationale (CPI) pour le crime de guerre de «déportation» d’enfants ukrainiens depuis l’offensive sur l’Ukraine, des accusations que Moscou rejette en bloc. En tant que membre de la CPI, l’Afrique du Sud est théoriquement censée arrêter V. Poutine s’il entre sur son territoire. 

 Mais Pretoria reste proche de Moscou et a refusé de condamner l’invasion russe de l’Ukraine. Hier, un porte-parole du président africain, Vincent Magwenya, a annoncé que «d’un accord mutuel, le président de la Fédération russe, Vladimir Poutine, ne participera pas au sommet», où la Russie sera représentée par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Cette décision a été prise après «un certain nombre de consultations» menées par le président Cyril Ramaphosa ces derniers mois, dont la dernière «la nuit dernière», a précisé V. Magwenya dans un communiqué. Dans une interview récente avec un média local, le vice-président sud-africain, Paul Mashatile, a indiqué que son gouvernement cherchait à convaincre Vladimir Poutine de ne pas venir au sommet. Les leaders de tous les autres pays membres des Brics seront eux présents au sommet, a par ailleurs précisé Vincent Magwenya. 
 

«Déclaration de guerre»

L’affaire de la venue ou non de V. Poutine a pris un tour judiciaire en Afrique du Sud, car le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a demandé à la justice de forcer le gouvernement à s’assurer que le président russe serait arrêté et livré à la CPI s’il met les pieds dans le pays. Arrêter Vladimir Poutine serait une «déclaration de guerre» à la Russie et menacerait «la sécurité, la paix et l’ordre de l’Etat» sud-africain, a estimé C. Ramaphosa dans une déclaration où il dénonce la requête «irresponsable» de la DA. «Cela ne serait pas cohérent avec notre Constitution de risquer d’engager le pays dans une guerre avec la Russie», a-t-il écrit, estimant que cela contreviendrait à son devoir de protéger le pays. 

Cette déclaration révèle que l’Afrique du Sud a cherché à obtenir une exemption des règles de la CPI au motif que l’arrestation de V. Poutine pourrait menacer «la sécurité, la paix et l’ordre de l’Etat», selon les mots de C. Ramaphosa. Pretoria a depuis longtemps affiché sa volonté de rester neutre vis-à-vis de la guerre en Ukraine, et a été accusé de pencher en faveur de Moscou. 

Certains responsables sud-africains craignent que la réception de V. Poutine soit vue comme un signe de soutien à la Russie, et ne menace les importants liens économiques et commerciaux de l’Afrique du Sud avec les Etats-Unis et l’Europe, farouches opposants du président russe.  Les échanges commerciaux entre l’Afrique du Sud et la Russie sont eux bien plus modestes.  Mais les liens entre les deux pays remontent à plusieurs décennies, à l’époque de l’apartheid, où le Kremlin a apporté son soutien au Congrès national africain (ANC) aujourd’hui au pouvoir dans sa lutte contre le régime raciste.

 Par ailleurs, Moscou a affirmé hier qu’elle considérera dès aujourd’hui les navires se rendant vers l’Ukraine en mer Noire comme de «potentiels bateaux militaires» et les pays dont ils battent le pavillon comme parties prenantes au conflit, selon un communiqué du ministère russe de la Défense. 
 

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