Sombres perspectives du football professionnel : Très loin des standards

22/02/2022 mis à jour: 03:52
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Tous les clubs ne sont pas logés à la même enseigne «financière». Certains reçoivent des aides à satiété, d’autres crient famine

La crise financière qui frappe de plein fouet les clubs professionnels s’est invitée dans le débat footballistique à l’occasion des matchs de Coupes d’Afrique des clubs et des annonces d’aides financières consenties à des clubs au bord de l’asphyxie financière.

 L’argent, le nerf de la guerre comme se plaisent à le qualifier les acteurs du ballon rond, est un sujet incontournable. Il est au centre de toute l’actualité du football. Les dirigeants, entraîneurs, joueurs, les médias ne parlent que de lui à longueur d’année. Cette semaine, le sujet a connu une poussée de fièvre importante à l’occasion des problèmes direction-joueurs de l’ES Sétif étalés sur la place publique après la défaite de l’Aigle sétifien face au Raja de Casablanca (0-1). 

Après le match, les deux camps ont échangé des accusations réciproques dont le club n’en sort pas grandi. L’annonce, simultanée, de la fédération et de quelques acteurs économiques qui ont décidé de voler au secours de la JS Kabylie a entraîné beaucoup de réactions d’autres clubs qui se sont interrogés sur la politique de deux poids, deux mesures choisie par les bailleurs de fonds. Le problème du financement du football professionnel et amateur touche pratiquement toute la pyramide du football algérien.

 Des jours sombres pointent à l’horizon avec la crise économique qui n’épargne aucun secteur. Il en sera ainsi et pour longtemps tant que les pouvoirs publics ne prendront pas à bras-le-corps et sérieusement le volet du financement du football. Il est inconcevable, par exemple, que des bouffées d’oxygène soient offertes à des clubs et pas à d’autres. C’est cette forme d’injustice que n’acceptent pas les acteurs du football. 

L’Algérie étant un Etat social, il est logique que toutes ses composantes exigent le même traitement, dans tous les domaines. Le football en fait partie. Cette politique de la fuite en avant finira par signer la mort du football algérien en particulier et du sport algérien en général. Il est inconcevable, par exemple, que des entités sportives, qui plus est sociétés sportives par actions (SPA), soient portées à bout de bras par les pouvoirs publics au même moment où des entreprises économiques en difficultés sont contraintes de licencier des travailleurs ou carrément cesser leurs activités. En Algérie, le football professionnel n’a pas d’avenir. Pourquoi alors le maintenir en vie artificiellement ? A l’exception de deux ou trois clubs, tous les autres sont en faillite. Ils ne génèrent qu’une seule chose, la faillite.

 Celle-ci a un prix que les concernés feignent d’ignorer. Il faut arrêter ce massacre et revenir à un autre modèle de professionnalisme où les clubs ne dépensent pas plus d’argent que ce qui rentre dans leurs comptes et caisses. Les salaires mirobolants offerts aux joueurs, c’est de la folie. Les clubs croulent sous les dettes et se permettent de signer des contrats qu’ils savent au départ qu’ils ne pourront jamais honorer. Les joueurs n’obligent pas les clubs à leur verser des salaires que des médecins, chercheurs, professeurs… ne touchent pas. 

Ce professionnalisme marrant a fait son temps. Le Trésor public ne doit plus supporter à lui seul cette folie des grandeurs qu’est le football professionnel made in Algérie. La fédération porte, elle aussi, une lourde responsabilité dans cette dérive de plus en plus incontrôlée. Les mécanismes de régulation de cette activité existent, mais apparemment l’instance faitière du football ne veut pas se fouler la rate et mettre chacun devant ses responsabilités. Un club endetté et en plus en incapacité de faire face, ne doit pas être autorisé à s’engager dans les compétitions. 

La Fédération et la Ligue de football professionnel (LFP) se cachent derrière des artifices pour prolonger la catastrophique situation en s’appuyant sur des solutions inappropriées comme prélever les maigres droits de retransmission pour payer quelques dettes. Il faut en finir avec cette politique de la poudre aux yeux. La dette abyssale des clubs professionnels ne sera jamais épongée.

 La politique de deux poids, deux mesures ne fait qu’aggraver la fracture entre toutes les composantes du football. Les clubs doivent être égaux en droits et devoirs. Il faut mettre un terme à cette dangereuse distinction entre clubs algériens. 

Les promesses d’un avenir meilleur pour le football algérien s’éloignent de jour en jour avec des complicités presque partout et à tous les niveaux. 
 

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